A quelques jours de la célébration de l’accession de Mahamadou Issoufou au pouvoir, les Nigériens sont encore à se poser des questions sur l’entourage de leur Président, celui-là en qui ils ont placé leur confiance il y a de cela trois années.
Comme les deux précédentes années, cet anniversaire sera célébré avec faste et enthousiasme peut être ? La question se pose bien quant à l’enthousiasme des uns et des autres vis-à-vis de cet événement. En effet, si les deux années qui ont suivi permettaient toujours l’espoir que le Président se ressaisisse et qu’il réponde conséquemment aux préoccupations et autres promesses électorales, en 2014 cela ne fait plus l’ombre d’un doute que cet espoir s’est mué en chimère. Pour cause : le Président Issoufou Mahamadou est victime d’un entourage à la limite mesquin, pleins d’hypocrites qui ne semble avoir aucune perspective heureuse pour le pays.
Certes, on peut les considérer comme des militants de première heure, donc ceux-là qui doivent profiter de la manne avant toute autre personne, ayant enduré une vingtaine d’années de séjour à l’opposition. De plus, pour ceux qui en possédaient, beaucoup ont sacrifié leurs biens au service du parti. Cependant, en matière de gouvernance, ce sont des préoccupations insignifiantes par rapport aux millions de personnes, de militants auxquels on a promis monts et merveilles. On peut se construire, s’édifier sans pour autant le faire en écrasant ceux d’en face ou même auxquels ont a fait miroiter des promesses mirobolantes.
Ceci dit, on peut dire sans risque de se tromper que cet anniversaire risque bien d’être insipide, sans pouvoir susciter l’enthousiasme des années antérieures. Qu’attendent réellement les Nigériens de leur Président ? Tout simplement qu’il reste lui-même, l’homme intransigeant face à ses convictions socialistes et aussi vis-à-vis des errements de certains troubadours qui l’entourent. Et à bien y regarder, on peut très bien secouer le baobab du PNDS sans que l’arbre perde de sa vigueur léonine. En réalité, que valent ces troubadours ? En politique, on le sait bien, deux choses arrivent toujours à triompher : ou vous apportez un électorat conséquent, ou tout simplement vous êtes un grand pourvoyeur de capitaux pour le parti.
De ces deux choses, de quoi le Président Mahamadou Issoufou souffrirait- il si jamais il évacuait ces trouble- fêtes qui pensent que désormais ils sont assis éternellement sur une tribune d’où ils pourraient narguer le peuple avec désinvolture ? Absolument rien; au contraire, le parti ne ferait que se renforcer car aujourd’hui, beaucoup hésitent à emboîter le pas au Président à cause de l’effronterie de son entourage. Certes, on sait très bien que l’homme Issoufou Mahamadou est un humaniste qui rechigne à faire mal. Au fait, c’est tout simplement un bon socialiste.
Cependant, il faudrait bien qu’il comprenne qu’en politique, on ne joue pas avec les sentiments. Ce qu’il faut mettre en avant, c’est l’intérêt général du peuple dont sa cohésion. Et, quiconque ose aller contre ses deux préoccupations doit rendre de ses faits et gestes ; il doit tout simplement être mis à la touche des affaires de l’Etat. A la date d’aujourd’hui, combien de fois ces gens n’ont – ils pas posé des actes contraires et à l’intérêt des affaires du peuple et contre sa cohésion même ? Voyez très bien comment ils ont sapé les bases loyales du gouvernement d’union nationale dont rêvait le Président. Lui-même sait très bien que ce ramassis de délateurs et autres débauchés qui siègent dans ses affaires n’est nullement ceux qu’il espérait avoir à ses côtés à la base.
Il reste alors que le Président se ressaisisse et qu’il mette fin à la dérive en cours dans le pays. L’occasion est toute trouvée à travers la célébration de ce troisième anniversaire pour qu’il sorte des idées nouvelles qui vont non seulement ramener la cohésion entre les Nigériens mais qui cadreraient bien avec ses promesses électorales. La cooptation de gens sans foi ni loi doit être arrêtée pour un assainissement de la classe gouvernante.
