A peine 3 ans aux commandes de l’Etat, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) montre des signes l’essoufflement. Aujourd’hui, ce parti, pourtant le principal de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN, majorité) s’est effacé pour « lâcher » les transfuges qu’il a lui-même créés, sur l’arène politique.
Depuis quelques mois, ce sont les Albadé Abouba et sa troupe ainsi que les Sala Habi, Ladan Tchiana et consorts qui mènent la danse politique du régime. Ils sont au devant de la scène. Organisant meetings, tournées et autres déclarations. Ils insultent, injurient, les leaders de leurs partis politiques d’origines, ils piétinent les lois et règlements du pays, bref ces gens-là, font le sale boulot en lieu et place du PNDS-Tarayya et ses véritables alliés du pouvoir. Qu’est-ce qu’ils y gagnent ?
Des postes pour leurs proches et ceux d’entre les militants de leurs partis respectifs les ayant suivis dans leur « rébellion ». Les nominations du dernier conseil des ministres sont assez illustratives. En effet, les frondeurs des partis de l’opposition ayant déjà leurs points de chute dans tel ou tel autre ministère ou société d’Etat, l’honneur est revenu aux présidents des partis qui ont claqué la porte de l’ARN, Alliance pour la réconciliation nationale, regroupement de l’opposition avant la création de l’ARDR. C’est ainsi que « Monsieur ABDOULKARIM MAMALO, est nommé président du conseil d’administration de l’institut national de recherche agronomique du Niger et monsieur GARBA LOMPO, est nommé président du conseil d’administration de la société nigérienne d’urbanisme et de constructions immobilières (SONUCI) » selon le communiqué final de la réunion de l’exécutif.
AbdoulKarim Mamalo et Garba Lompo, deux leaders de la dernière alliance de partis politiques ayant pris fait et cause pour le Guri system à travers le soutien public apporté au Président de la République Issoufou Mahamadou. La voie est tracée, pour ne pas mourir de faim, et pour ne pas être au chômage, il suffit de « saluer et soutenir les actions du Président de la République, SE Monsieur Issoufou Mahamadou ». Dans le même temps, le parti du Président Issoufou en l’occurrence le PNDS-Tarayya lui, se meurt à petit feu. Les frustrés se multiplient, les militants de première heure ne reconnaissent plus leur autrefois bien-aimé parti rose et ses idéaux nobles. Ils assistent impuissants et écoeurés à leur marginalisation au profit de nouveaux arrivants qui de surcroît ne sont même pas des militants.
Ils viennent au nom d’autres formations politiques n’ayant plus besoin d’eux mais au PNDS-Tarayya, c’est un tapis rouge qui leur est déroulé. Sous ce tapis, ils marchent sur les pieds des militants convaincus justifiant de 2 décennies de fidélité. Certains des méprisés commencent à donner de la voix pour réclamer « leurs droits » ou du moins leur part du gâteau. D’autres, plus patients se demandent silencieusement « qu’est-il advenu de notre PNDSTarayya ? »
