Le Niger déclare qu’il est sur le point de conclure un accord satisfaisant avec le groupe nucléaire français Areva.
"Nous avons progressé, nous sommes très proches d'un accord satisfaisant", a déclaré Oumarou Hamidou Tchiana, le ministre nigérien des Mines.
Il s’agit de contrats d’exploitation de deux mines d’uranium, pour les 10 prochaines années, a-t-il précisé après que des centaines de personnes ont manifesté contre Areva, devant le siège du Parlement nigérien, à Niamey.
Les négociations avec le groupe français ont démarré en janvier 2013 "dans un contexte de chute des prix de l'uranium". Elles "ont été longues, difficiles et souvent âpres", a rappelé Oumarou Hamidou Tchiana.
"Aucune ambiguïté"
Les discussions portent sur une loi minière votée en 2006, qui ferait croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12% et mettrait un terme à certaines exonérations fiscales, selon Niamey.
"Je tiens à vous assurer que l'application de la loi 2006 par Areva ne souffrira d'aucune ambiguïté", a affirmé le ministre des Mines, s’adressant indirectement à la société civile nigérienne.
Cette dernière dénonce depuis plusieurs années l’"opacité" de la gestion des recettes tirées de l’uranium et le déséquilibre – favorable à Areva, selon elle – du partenariat[1]entre le Niger et le groupe nucléaire.
"En 44 ans d'exploitation, les recettes cumulées par le Niger sont de l'ordre de 660 milliards FCFA (environ 1 milliard d'euros), soit une moyenne annuelle de 15 milliards FCFA" (environ 23 millions d'euros), a expliqué Tchiana.
Ce montant représente "autour de 6,5% de nos recettes budgétaires. D'où le sentiment que nous avons un partenariat déséquilibré", a-t-il souligné.
Areva exploite depuis plus de 40 ans des mines d'uranium, dans le Nord du Niger.