Les raffineurs africains ont besoin de politiques gouvernementales claires pour survivre, précoise l’Association des raffineurs africains (ARA) dans un communiqué reçu lundi à APA
A l'issue de sa 9ème conférence annuelle qui s'est tenue le 28 mars dernier à Marrakech au Maroc, l'ARA estime que l'environnement difficile contraint à revoir les avantages d'une industrie de raffinage.
‘'Les prévisions de croissance de la consommation africaine de diesel et d'essence s'établissant à 60% d'ici 2025, et l'Afrique représentant actuellement 10% de la production mondiale de pétrole brut mais seulement 4% de la demande globale, il peut sembler étrange que les raffineurs africains aient à lutter pour leur survie'', souligne le communiqué.
Citant son Président sortant Anthony Ogbuigwe, l'ARA estime que les raffineurs africains sont pris 44entre l'arbre et l'écorce44, avec la hausse des exportations de produits des Etats-Unis (imputable à la révolution du schiste) et le démarrage d'imposantes raffineries au Moyen-Orient, juste au moment où la demande de l'Extrême Orient faiblit et où la capacité de raffinage de l'Europe reste obstinément excédentaire.
C'est la raison pour laquelle l'ARA a lancé une étude intitulée ‘'Evaluer la valeur du Raffinage en Afrique'' et réalisée par Wood Mackenzie, pour examiner les avantages socio-économiques d'une industrie du raffinage pour un pays en développement.
De l'avis des raffineurs africains, si les défis économiques liés aux faibles marges de raffinage sont bien compris, il a été constaté que les décideurs politiques n'avaient souvent pas les idées aussi claires concernant les autres effets qualitatifs qu'entraînerait la substitution d'une raffinerie par un terminal d'importation.
''L'objectif de cette étude a donc été de tenter de quantifier objectivement ces impacts qualitatifs ‘', note l'ARA.
Elle ajoute que l'étude présente les avantages sociaux considérables que l'industrie africaine du raffinage peut apporter aux pays hôtes, par rapport à la solution alternative d'augmentation de l'activité des terminaux d'importation.
L'association met ainsi en relief la fourniture d' opportunités d'emplois qualifiés, la contribution à des pratiques commerciales transparentes ainsi que la stabilité sociale du pays hôte.
L'ARA cite d'autres avantages comme la garantie d'une sécurité de l'approvisionnement à court terme et la réduction des émissions dans l'environnement.
Pierre Reteno N'Diaye, le nouveau Président de l'ARA pour l'année 2014 et Directeur Général de la raffinerie Sogara au Gabon, a conclu la conférence en évoquant le défi le plus pressant de l'industrie pétrolière aval dans un marché africain en mutation rapide.
Il est, -t-il dit, caractérisé par une hausse de la demande, une faible rentabilité du raffinage, une hausse de la fourniture de gaz sur les côtes occidentales et orientales de l'Afrique, et le manque de fonds à disposition du secteur de l'aval pour investir en raison de marchés réglementés qui offrent des rendements insuffisants aux investisseurs.