Quel bilan tirer dix (10) ans après la création de l'Institut National de la Statistique ? Quelles sont les leçons apprises ? Qu'est-ce que l'INS a apporté aux préoccupations et aux besoins des principaux utilisateurs des données statistiques du Niger ? Telles sont entre autres questions sur lesquelles, les responsables de l'INS vont réfléchir à l'occasion du 10ème anniversaire de cette institution.
C'est le directeur de cabinet du ministre des Finances, M. Abdou Maidadji qui a présidé hier, l'ouverture des travaux de cette cérémonie au cours de laquelle des témoignages de satisfaction on été remis aux anciens directeurs généraux et à l'actuel directeur général de cet institut.
Créé le 30 mars 2004, l'Institut National de la Statistique (INS) qui est un outil d'aide à la décision a, en plus des travaux classiques que sont la publication régulière de certaines données relatives aux comptes économiques de la nation, à l'évolution des prix des principaux produits de consommation courante sur le marché, au commerce extérieur et aux statistiques courantes sur l'éducation, la santé, l'état civil, l'hydraulique, organisé de grandes opérations d'enquêtes statistiques d'envergure nationale. L'INS a aussi réalisé de nombreuses études dans divers secteurs sur la situation socioéconomique nationale.
En prenant la parole au cours de la cérémonie du 10ème anniversaire de l'INS, le directeur de cabinet du ministre des Finances a indiqué que les différentes enquêtes et études réalisées par l'INS ont permis aux pouvoirs publics de disposer d'éléments d'appréciation de la situation socioéconomique et culturelle nationale et de prendre les mesures appropriées.
Ces travaux montrent, entre autres, que la mortalité des enfants de moins de cinq (5) ans a fortement baissé (de plus de 40%) en vingt (20) ans, que la fécondité est restée stable à un niveau élevé depuis vingt (20) ans, que la pauvreté a légèrement reculé entre 2005 et 2011, que l'accès à l'eau potable pour les populations s'est amélioré.
Cependant, les mêmes enquêtes ont révélé que des progrès restent à faire sur les questions de malnutrition des enfants et des femmes, sur les questions d'éducation et d'alphabétisation, sur les questions de logement, d'habitat, de l'énergie et des infrastructures.
En plus des opérations d'enquêtes et des publications courantes, l'INS a réalisé, au cours de ces dix (10) ans, d'importantes actions d'information, de sensibilisation et de plaidoyer, qui ont contribué à améliorer la prise de conscience sur l'importance et l'utilité de la statistique comme outil d'aide à la décision et instrument indispensable pour l'élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des politiques, plans et programmes de développement économique, social et culturel tant aux niveau national que régional et communal. Des directions régionales de la statistique ont été mises en place.
L'INS a organisé, grâce à son Centre de Formation et de Perfectionnement (CFP), de nombreuses actions de formation et de renforcement des capacités qui ont permis de mettre à la disposition de l'administration publique et parapublique, et même privée, des dizaines de cadres statisticiens et démographes de niveau moyen et de niveau supérieur.
Il a aussi développé des actions de partenariat avec plusieurs institutions nationales, régionales et internationales notamment avec des départements ministériels comme l'éducation et la santé, avec des organisations nationales comme l'Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN), la Coordination des Radios
Communautaires, l'Association des Journalistes Scientifiques du Niger (AJSN), avec les des Instituts Statistiques de certains pays, tels ceux de la Turquie, de l'Afrique du sud, du Canada, de la France, des Etats Unis.
Quant au directeur général de l'INS, M. Idrissa Alichina Kourgueni , il a souligné que pendant ses dix (10) ans d'existence, l'INS a renforcé son partenariat avec les principaux organismes et institutions de développement du Niger, comme l'Union Européenne (U.E), la Banque Mondiale, l'UNICEF, le PNUD, l'UNFPA, le PAM, la BAD, entre autres, qui l'accompagnent dans toutes ses activités, contribuant ainsi à l'amélioration sensible de la qualité et de la régularité des données statistiques produites et publiées par l'INS.
Grâce aux différentes activités réalisées au cours de ses dix (10) ans, l'INS a créé aussi de nombreux emplois, permanents et temporaires, surtout en faveur des jeunes. Ainsi, entre 2004 et 2014, plus de trente mille (30.000) personnes ont été recrutées par l'INS, dont trente-quatre (34) avec des contrats à Durée Déterminée (CDD), cent quarante-six (146), avec des Contrats à Durée Indéterminée (CDI) et près de trente mille (30.000) temporaires principalement des agents enquêteurs, des agents recenseurs, des agents de codification et de saisie, dont 27.881 en 2012, pour l'organisation du Quatrième Recensement (4ème ) Général de la Population et de l'Habitat (RGP/H).
Le directeur général de l'INS a profité de cet anniversaire pour annoncer la publication prochaine des résultats définitifs du 4ème RGP/H. Ces résultats font ressortir que les femmes représentent 50,3% de la population nigérienne contre 49,7% pour les hommes.
Ce 4ème recensement fait aussi ressortir que les hommes semblent plus nombreux que les femmes dans les régions d'Agadez et Diffa. En outre, malgré les efforts déployés par les gouvernements, la question de ressources humaines se pose avec acuité à l'INS, car beaucoup de cadres ne sont pas des professionnels de la statistique. Ce qui d'après le DG de cette institution, a des répercussions sur le travail réalisé par cet institut. Il revient à l'ensemble des acteurs à accorder plus d'attention à la statistique parce qu'elle a tendance à être considéré comme un droit humain dans l'avenir.