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Déclaration conjointe des groupes parlementaires ARN et LUMANA AFRICA du 29 mars 2014 : Les députés de l’opposition boudent les ministres hors-la-loi
Publié le mardi 1 avril 2014   |  Nigerdiaspora.info


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© Autre presse par DR
Politique : L’ARN fourbit ses armes…


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Le samedi 29 mars 2014, les députés des groupes parlementaires, ARN et LUMANA AFRICA se sont retrouvés dans la salle de réunion de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale pour examiner la situation sociopolitique de notre pays.

Ils se sont longuement appesantis sur cette situation paradoxale des militants de l’opposition qui ont choisi de siéger au gouvernement de la 7ème République et cela en violation flagrante des dispositions de notre Loi fondamentale ainsi que la Charte des partis politiques et le Statut de l’opposition. Les députés des groupes parlementaires, ARN et LUMANA AFRICA ont rendu publique une déclaration dont nous vous proposons l’intégralité.

Dans toute démocratie représentative crédible, il existe nécessairement une dynamique de saine confrontation entre les partisans du Gouvernement et ceux qui s'y opposent. Au sein de l’institution parlementaire représentative de la nation, cet antagonisme politique s’exprime à travers la coexistence d’une majorité dont est issu le Gouvernement et d’une opposition qui joue le rôle de contre-pouvoir.

Pour conjurer les passions humaines, ce schéma classique du régime représentatif dont l’effectivité et l’efficience fonctionnelles n’ont de finalité que le bonheur du peuple souverain, est conçu dans l’optique contraignante de l’Etat de droit, c’est-à-dire dessiné et encadré par la Constitution et les textes législatifs subséquents qui en précisent les dispositions, tels que le Statut de l’opposition et la Charte des partis politiques.

C’est dire donc que la dualité pouvoir/opposition, loin d’être factice, est une donnée fondamentale inscrite dans l’ordonnancement juridique et institutionnel et qu’à ce titre les normes constitutionnelles et légales qui la régissent doivent impérativement s’imposer à tous, particulièrement les pouvoirs publics.

Au regard de ces considérations générales, force est de constater avec amertume qu’au Niger la primauté du droit s’avère être une vue de l’esprit, tant sont devenues légions sous la 7ème République les violations graves et répétées des textes qui garantissent l’expression démocratique des partis politiques de l’opposition et les termes du clivage constitutionnel normal entre les partisans du pouvoir d’une part et ceux qui n’en font pas et ne doivent pas en faire partie, c’est-à-dire les militants des partis de l’opposition, d’autre part.

Il est en effet inconcevable et inadmissible dans la dynamique de notre droit positif, comme du reste en morale, que des militants se prévalant d’appartenir à des formations politiques de l’opposition s’accommodent allègrement de siéger dans un gouvernement qui n’a pas les faveurs desdites formations. Notre Loi fondamentale ainsi que la Charte des partis politiques et le Statut de l’opposition y font obstacle, l’esprit républicain le réprouve et le peuple souverain trahi, s’en offusque.
Pire, à cela s’ajoute depuis un certain temps le non respect par ces mêmes personnes nouvellement incruster au sein du pouvoir des décisions de justice en violation flagrante de notre constitution à son article 117.

C’est pourquoi, Nous, députés membres des Groupes parlementaires de l’opposition, ARN et LUMANA AFRICA: refusons fermement:

De cautionner les violations flagrantes des fondements juridiques de notre système politique ;
De reconnaître la qualité de ministres à des dissidents affichés des partis membres de l’opposition qui siègent dans le gouvernement au mépris de la légalité républicaine.
Demandons par conséquent au Président de la République, 1er Magistrat du pays, de prendre toutes les dispositions pour faire respecter le droit par tous les citoyens de ce pays conformément à notre loi fondamentale et à son serment coranique.
Décidons à compter de ce jour, de ne pas prendre part aux travaux en plénière de l’Assemblée Nationale chaque fois que ces individus hors la loi seront appelés d’une manière ou d’une autre à s’exprimer officiellement dans l’Hémicycle.

Faite à Niamey, le 29 mars 2014

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