Pendant que le jugement du contentieux qui oppose l’aile de Seini Oumarou à l’aile Albadé Abouba se trouve devant les tribunaux pour les débats au fond, les différents protagonistes fouinent en même temps dans les statuts et règlement intérieur du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSDNassara) et se déploient sur le terrain pour une issue victorieuse dans la crise qui affecte le parti. Les contradictions au niveau des différents belligérants semblent avoir atteint un point de non retour. Le Président du parti Seïni Oumarou et ses affidés maintiennent l’exclusion des neufs membres du Bureau Politique National et lancent des lettres d’explication aux dix (10) Députés MNSD soutenant l’action du Président de la République et du gouvernement. Le clan de Albadé pour sa part ne s’avoue pas vaincu et se déploie sur le terrain. Une situation qui irrite le président du MNSD qui, le mardi 25 mars 2014, a convoqué une réunion dite du bureau politique national sanctionnée par un communiqué de presse. La crise au sein du MNSD s’annonce âpre. Tout porte à croire qu’avant juillet 2014, date de l’échéance du bureau politique actuel, l’épreuve sera dure pour le MNSD-Nassara et surtout pour son président Seïni Oumarou qui semble se satisfaire de l’exclusion de tous ceux qui peuvent lui faire ombrage ou le concurrencer à la tête du parti. Comment maintenir à l’écart ces présidents régionaux et responsables du parti exclus le 13 février 2014. Toute l’équation de Seïni Oumarou et de ses lieutenants réside manifestement à ce niveau.
Pour l’instant, tandis que le jugement au fond du contentieux sur la régularité de l’exclusion des neufs membres du Bureau politique National, reporté à deux reprises, est attendu le 09 avril prochain, Seïni Oumarou, fort de la décision du juge de référé, a adressé une demande d’explication aux dix (10) députés MNSD soutenant le Président de la République, depuis le 12 mars 2014. La réunion du 25 mars 2014 a effleuré le sujet. On sait que d’après les textes du MNSD, ces responsables ont quinze (15) jours francs pour répondre à la demande d’explication. Sans aller en profondeur sur le sujet, certains membres du bureau politique ont insisté sur la nécessité d’attendre la fin du délai de quinze jours soit le 27 mars prochain avant de prendre des décisions disciplinaires. D’autres par contre ont même parlé de pourparlers engagés avec les députés MNSD soutenant le Gouvernement pour qu’ils reconsidèrent leur position. La réunion du MNSD du 25 mars 2014 a plutôt préféré se pencher sur le cas des ‘’exclus’’ qui donne des frissons au président Seïni Oumarou. La rage était au rendez-vous sur la sortie du samedi 22 mars 2014 de Alma Oumarou sur Zinder dont l’annonce du meeting a été attaquée en référé au tribunal de Zinder. ‘’Activités illégales et illicites’’, ‘’acte délibéré de provocation’’, ‘’mépris pour la justice’’ tels sont les mots utilisés par le communiqué de presse du MNSDNassara rendu public le 25 mars 2014 pour qualifier le meeting organisé par Alma Oumarou à Zinder suivie d’une conférence de presse. Alma oumarou se défend le mercredi 26 mars 2014, à travers un point de presse. La décision de justice interdisant la manifestation ne lui a pas été notifiée, a-t-il souligné. Personne ne m’a remis une décision de justice, a-t-il soutenu. Alma Oumarou contestera le fait d’avoir effectué le déplacement sur Zinder en sa qualité de Ministre du Commerce.
Pour lui il s’agit d’une simple intoxication de ses adversaires politiques. Sur la sanction dont ils ont fait l’objet de la part du bureau politique national, Alma Oumarou estime que ‘’les prétendus exclus demeurent militants du MNSDNassara’’. Pour lui, le juge a renvoyé les parties aux procédures internes de leur parti, avant de se tourner vers les juridictions. Pour lui, un éventuel feuilleton judiciaire peut les trainer sur plusieurs années. Il a pris pour preuve le cas du CDS-Rahama de Mahamane Ousmane qui s’embourbe durant plus de trois ans dans des procès à n’en point finir. Pour le cas du MNSD-Nassara, le fond du dossier n’a pas encore été abordé. Le juge de référé a préféré renvoyer les protagonistes à leurs propres textes. Outre la sortie de Alma Oumarou, la réunion du 25 mars a aussi parlé du renouvellement des instances en prélude au prochain congrès du MNSD-Nassara qui se tiendra dans la dernière dizaine du mois de juillet 2014. Moment stratégique pour placer les pions en vue du renouvellement du bureau politique national, l’instance dirigeante du parti. Toute la machine politique autour du Président du MNSD est en branle et nourrit l’espoir de garder le dessus dans la décision finale sur la requête introduite au fond sur la régularité de l’exclusion des neufs membres du bureau politique National. Certains lieutenants du président Seïni Oumarou avaient même pensé faire recours à la convocation du Conseil National du parti, une haute instance du parti, présidée par Seini Oumarou, président du parti. Instance d’impulsion et de décision chargée du suivi et du contrôle de la vie du Parti entre deux Congrès, le Conseil National a pour missions de veiller, entre autres, à l'application des décisions prises par le Congrès ; à l'exécution des résolutions du Congrès ; au contrôle des activités du Bureau Politique National.
Il peut également, toujours selon les statuts du Mouvement National pour la Société de Développement, prendre position sur toute question essentielle de la vie du Parti, définir la politique de formation des cadres du Parti, approuver le budget annuel du Parti et contrôler son exécution, décider des relations du Parti avec d'autres Partis et mouvements politiques y compris les fusions; proposer au Congrès les candidats à la Présidence de la République avec un avis motivé et accorder l'investiture du Parti aux candidats aux élections nationales. A quelles fins, les lieutenants de Seïni Oumarou auraient-ils voulu faire recours au Conseil national ? On l’ignore pour l’instant. Ce qui est sûr, autour du Président, on fouine au peigne fin les textes du parti depuis la réunion disciplinaire du jeudi 13 février 2014, qui a exclu neuf (9) membres du Bureau Politique National ‘’pour non respect des décisions du Parti, en violation des dispositions des textes fondamentaux’’. Mais derrière ces manoeuvres de conseil national, se cachent bien des intentions de prendre le devant pour régulariser des décisions prises à la hâte pour exclure certains responsables du parti.
Aux dernières nouvelles nous apprenons que, côté Albadé Abouba, les Députés MNSD-Nassara, objet de la demande d’explication entendent porter l’affaire devant les tribunaux. Pour eux, le Président du parti ne peut leur demander des explications par rapport à leurs activités et positions au sein de l’hémicycle au nom du principe de ‘’ tout mandat impératif est nul’’, une disposition de la Constitution qui donne une totale indépendance au Député national. De toutes les façons, ces mêmes députés répètent à qui veut l’entendre que leur engagement dans le soutien au Président de la République demeure intact et ne saurait être ébranlé par quelque injonction que ce soit.