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L’accès gratuit aux services publics équivaut, pour les plus pauvres, à un complément de revenus de 76 % : la santé et l’éducation des armes puissantes contre les inégalités dans le monde
Publié le vendredi 4 avril 2014   |  nigerdiaspora.info




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Dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, Oxfam affirme que les États peuvent dès à présent réduire les inégalités en injectant un « stimulus économique » directement dans les poches de celles et ceux qui en ont le plus besoin. Pour cela, ils doivent investir davantage dans des services publics tels que la santé et l’éducation.

Ce rapport, intitulé « Au service de la majorité », souligne que les services publics comme la santé et l’éducation occupent une place centrale dans la lutte contre les inégalités. Ces services bénéficient à tous les membres de la société, surtout aux plus démuni-e-s.

Citant une étude de l’OCDE, Oxfam rappelle que pour les ménages les plus pauvres, la valeur de l’ensemble des services publics dont ils bénéficient équivaut en moyenne à 76 % de leurs revenus après impôt. Dans les pays pauvres comme dans les pays riches, les budgets consacrés à ces services peuvent contribuer à faire reculer les inégalités de 10 à 20 %. C’est pourquoi les coupes opérées dans ces services à travers le monde sont si catastrophiques.

« Le monde commence à prendre conscience du scandale des inégalités et du fait que les 85 plus grandes fortunes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Il est temps de reconnaître que pour désamorcer cette bombe à retardement, les États peuvent tout simplement investir davantage dans les services publics », explique Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam.

Oxfam affirme que les services publics peuvent freiner l’actuel accroissement des inégalités, alors que les politiques de paiement par les usagers et d’austérité, au Nord comme au Sud, ont l’effet inverse. Chaque année, le paiement direct par les usagers des services de santé ruine 150 millions de personnes à travers le monde. Au Pakistan, un ménage moyen devrait dépenser 127 % de ses revenus pour scolariser ses enfants dans un établissement privé aux frais de scolarité modérés.

Malgré tout, entre 2008 et 2012, plus de la moitié des pays en développement ont réduit leurs dépenses d’éducation et les deux tiers ont également réduit leurs dépenses de santé. « Ces réductions sont particulièrement douloureuses pour les plus vulnérables », déplore Winnie Byanyima.

« Les États doivent mesurer tout l’intérêt de la gratuité des services publics et renoncer aux coupes budgétaires, au paiement par les usagers et à la privatisation – trois mesures dont pâtissent particulièrement les plus démunis, alors même que les inégalités jouent déjà contre eux » poursuit-elle.

Chaque jour, 800 femmes meurent en couches, dont 795 dans les pays en développement. Chaque année, 57 millions d’enfants sont privés d’école, et la recherche montre que les enfants ont deux fois moins de chance de bénéficier de quatre années de scolarisation s’ils sont nés dans une famille pauvre.

Au Niger, selon les statistiques nationales, près de 44 pour cent des enfants abandonnent l’école au niveau primaire alors qu’une étude révèle des interactions fortes entre la pauvreté et l’éducation. En effet le niveau de la pauvreté décroît avec le niveau d’instruction du chef de ménage. Un ménage dont le chef a un niveau d’instruction secondaire a 54 % moins de risque d’être pauvre qu’un ménage dont le chef n’a aucun niveau d’instruction.

Le Niger pourrait également améliorer l’espérance de vie à la naissance de ses citoyens, actuellement de 59 ans, s’il arrivait à faire face à son fort taux de mortalité infanto-juvénile qui s’élève à 127 pour mille

« Nul ne contestera le fait que les États doivent veiller à ce que plus d’enfants soient scolarisés et que plus de mères et de nouveau-nés survivent à l’accouchement, insiste Winnie Byanyima. Il se trouve qu’en investissant davantage dans ces services, ils peuvent aussi réduire les inégalités. Il n’y a donc plus à tergiverser. »

Oxfam développe des programmes et des partenariats promouvant le droit à la santé et à l’éducation dans 64 des 93 pays où elle intervient.

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