Si elles ont surpris, les extraditions vers Tripoli de l'ex-général Abdallah Mansour, expulsé du Niger à la mi-février, puis de Saadi Kadhafi, fils du défunt Guide de la Jamahiriya, livré le 6 mars, obéissent à des impératifs de géopolitique régionale. "Il nous faut pacifier nos relations avec le voisin libyen, qui les accusait à tort ou à raison de comploter à distance contre le nouveau régime, argue un proche du président Mahamadou Issoufou. Mais nous devons aussi protéger le demi-million de compatriotes toujours établis en Libye. Chaque fois que Saadi parlait, ils se voyaient exposés à des représailles parfois meurtrières." Pour autant, le péril, vu de Niamey, vient moins du grand sud libyen, livré à l'anarchie mais quadrillés par les Toubous, le Touaregs et les tribus du Fezzan, que de Benghazi et Derna (est), foyers de recrutement djihadiste.