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Congrès du MODEN FA: Lumana fait sa toilette
Publié le mardi 8 avril 2014   |  Le Canard Déchaîné


Assemblée
© aNiamey.com par DR
Assemblée nationale de cote d’ivoire : séance solennelle d`ouverture de la 1ère session ordinaire 2013
Mercredi 24 avril 2013. Abidjan. Plateau, palais de l`assemblée nationale. Le président de l’assemblée nationale de CI, Guillaume Soro a présidé la première session ordinaire de l’année 2013 Photo(Hama Amadou, Le président de l’assemblée nigerienne)


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Difficile, impossible de quantifier les participants au tout premier congrès extraordinaire du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN FA Lumana africa). On sait juste qu’ils sont nombreux, très nombreux à avoir fait le déplacement.

On sait aussi que le Palais des congrès a dû « boire » sa honte car il n’a pu contenir les lumanistes venus de tout le grand Niger. Ce 5 avril 2014, restera dans l’histoire comme un jour de forte mobilisation politique. On s’en souviendra également comme du jour de la première toilette du parti au cheval ailé …

En vérité, l’enjeu de ce rassemblement national du parti de Hama Amadou n’est nullement la mobilisation qu’il peut drainer. La véritable attente est de remettre les pendules alors car certaines sont à minuit alors qu’il n’est que midi. Il s’agissait en termes clairs de donner une réponse nationale du Lumana à la question posée par les Sala Habi Ladan Tchiana et consorts. La question de savoir : peut avoir le pied gauche au MODEN FA et le pied droit au Guri system ? Avant que cette grave interrogation ne soit posée au congrès, les dissidents avaient déjà donné la réponse. Alors que le congrès du 5 avril devait statuer sur la vie du parti, toute chose qui, en principe intéresse tout militant sincère, la veille c’est-à-dire le 4 avril, le bouillonnant Ladan Tchiana et les siens n’ont trouvé mieux que de demander à la justice d’interdire la tenue de la plus importante instance du parti dont ils se réclament.

Pourtant, des invitations leur ont été adressées même si le puissant ministre des Mines lui, a refusé de prendre la sienne. Face à cette nouvelle donne, le bureau politique national du MODEN FA a préféré prendre le taurreau par les cornes. Dans la même journée du 4 avril, au sortir d’une réunion ordinaire a décidé de l’exclusion d’une dizaine de membre dont le Vice-président Sala Habi et le Secrétaire général Ladan Tchiana. Et concernant ce dernier, c’est à l’unanimité que son éjection de Lumana a été votée par les membres de la direction du parti. Lorsqu’une parmi une centaine de militants aucun ne s’est dit contre l’exclusion du ministre Ladan, on peut dire que les lumanistes en ont assez de ce monsieur que certains disent être arrogant. L’un dans l’autre après avoir vainement tenté d’empêcher la tenue du congrès, les dissidents sont exclus du parti. Mais sans attendre que la justice se prononce sur leur exclusion pour la confirmer ou l’annuler, les dissidents vont organiser une Assemblée générale au nom du parti aux mêmes jours et heures que se tenait le congrès. A quelques centaines de mètres du Palais des congrès, précisément au Palais des Sports, comme pour sentir l’odeur du congrès Lumana. Ils se mettent à injurier et in sulter le président du MODEN FA Hama Amadou. Ce dernier les a royalement ignorés dans son discours d’ouverture des travaux. Le seul passage de son discours de 12 pages qui faisait allusion aux Ladan et consorts, c’est quand il parlait de la corruption et des manœuvres antidémocratiques du régime en place :
« Notre congrès se tient dans un contexte politique très difficile pour tout parti de l’opposition. Il se tient à un moment où nous assistons, avec consternation et non sans surprise, à la renaissance de la politique de soutien contre poste ; à la renaissance de l’intimidation politique, celle des brimades, des trafics d’influence, des propositions et promesses alléchantes faites sans scrupule et très souvent ouvertement, à nos militantes et militants, notamment ceux qui sont considérés par les autres très souvent à tort, comme les bailleurs de fonds de notre parti, ou comme les hommes d’influence sans lesquels le MODEN/FA n’existerait plus.

Malheureusement certains des nôtres y succombent. » Tout le reste des propos du président du Lumana sont consacrés au regroupement de l’opposition dénommé ARDR et à la gestion du Niger par le parti au pouvoir PNDS-Tarayya. Concernant le premier, Hama Amadou fait montre d’un engagement très fort de son parti à l’ARDR. « Monsieur le Président de l’ARDR, pour le MODEN/FA Lumana-Africa, c’est une belle occasion que celle de notre congrès pour vous réaffirmer, Monsieur le Président, son appartenance, pleine et entière à l’alliance que vous présidez, mais également l’occasion de dire aux fabricants spécialisés de fausses rumeurs, que Lumana- Africa ne sera pas le parti qui rompra les engagements pris au sein de notre alliance.

Il ne prendra aucune décision en solitaire, avec quiconque, a fortiori avec le pouvoir, quel que soit l’intérêt qu’il en pourrait retirer. Parti de parole, il sait très bien, qu’il n’y a aucun avenir pour une formation politique qui trahit ses amis » dira-t-il à l’adresse de Mahamane Ousmane, président de l’ARDR. Si à l’Assemblée nationale lors de ses discours d’ouverture et de clôture, Hama Amadou s’en tient à des critiques et des interpellations du pouvoir sur ses mauvais choix, au congrès de son parti, le président du MODEN FA a clairement formulé ses critiques sur la gouvernance mais surtout le comportement et les desseins inavouables des princes qui nous gouvernent.

« Jamais notre pays n’a connu de la part d’un pouvoir qui se prétend démocratique, des comportements et des attitudes aussi sectaires, fondés sur le mépris des autres, et pire, la haine de ceux qui ne partagent pas la même opinion que lui. Notre pays en vérité n’a pas fini de vivre les épreuves politiques causées depuis toujours, par sa gauche réactionnaire. Paradoxe incroyable, qui n’est possible que dans un pays, où les faux-semblants cachent toutes les formes d’hypocrisie politique.

C’est pourquoi sans doute les fortes espérances nées de l’élection du candidat du PNDS-Tarayya se sont aujourd’hui totalement évaporées dans l’air nauséabond de la corruption ; corruption entretenue et développée avec cynisme, comme système principal de la gouvernance d’Etat, pour la survie d’un régime acculé au parjure. »
On retiendra aussi, que le président de Lumana a fait montre d’une sérénité à toutes épreuves. Sérénité quant aux dissidents exclus par le bureau politique national ; sérénité quant à la capacité de son parti à supporter, conjurer les assauts du pouvoir en place ; et enfin, sérénité à l’égard de toutes ces rumeurs qui font état de sa destitution de la présidence de l’Assemblée nationale. D’ailleurs, Hama Amadou ne pipera mot de ce sujet, il l’a tout simplement ignoré comme pour dire que cela ne fait pas partie de ses préoccupations politiques. Au-delà de son président, c’est le MODEN FA tout entier qui a fait preuve de sérénité.

Le congrès s’est tenu dans le calme et aucune voix discordante ne s’en est échappée. L’exclusion des dissidents est entérinée, le parti continue sa vie normalement comme si de rien n’était. Autant dire un congrès bien réussi, au-delà des attentes. Désormais, seul l’agenda politique du MODEN FA Lumana africa compte pour les responsables, les militants et les sympathisants.

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