Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Lettre ouverte au peuple nigérien et aux autorités a l’occasion du 15 eme anniversaire de la disparition du président Ibrahim Mainassara BARE
Publié le mardi 8 avril 2014   |  Niger dans le Web


Le
© Autre presse par DR
Le général Ibrahim MaÏnassara BARE


 Vos outils




Ce 9 avril 2014, nous célébrons une fois de plus dans la tristesse, le quinzième anniversaire de la disparition tragique du Général Ibrahim MaÏnassara BARE, Président de la République du Niger de 1996 à 1999, assassiné sur le tarmac de l’aéroport de Niamey.
Il n’est pas nécessaire de rappeler la barbarie perpétrée dans cette matinée du 9 avril 1999, tant elle a ébranlé la communauté internationale et l’Afrique toute entière, mais il faut souligner l’obstination mise depuis 15 ans par les différents gouvernements pour protéger les coupables et faire barrière à la manifestation de la vérité et à la justice. Après ces actes graves, personne n’a jamais été inquiété au Niger ou ailleurs et les assassins ainsi que leurs complices, les mains tachées de sang, continuent de mener une vie tranquille

Comment exprimer la frustration, l’indignation et le désespoir accumulés au fil du temps par sa famille, tous ses proches, ceux qui l’on aimé ou apprécié, et tous ceux qui se sont reconnus dans ses idéaux et son patriotisme ? Comment continuer à expliquer à ses cinq enfants aujourd’hui adultes, à ses petits enfants qui n’auront jamais la chance de le connaître, que le Niger ait pu s’accommoder si longtemps d’une impunité aussi flagrante ? Peut-on continuer à accepter l’indifférence des Autorités qui se sont succédées depuis 15 ans à la tête de l’Etat du Niger ? Peut-on cautionner un crime de sang et le faire endosser par tout un peuple à travers une constitution (celle de la 5ème République), élaborée et adoptée dans des conditions particulièrement antidémocratiques et irrégulières en violation des textes juridiques internationaux ratifiés par le Niger ? Peut-on encore accepter que quelques nigériens, sous prétexte de réconciliation nationale, cachent la vérité et fassent obstacle à la relecture de cette page obscure de notre histoire afin que justice soit rendue ?
Pour notre part, nous sommes convaincus que tous les nigériens ont droit à l’établissement de la VERITE sur cette sombre matinée du 9 avril 1999. Nous pensons que nous ne pourrons construire et pérenniser réellement la démocratie dans notre pays sans rouvrir cette page douloureuse du passé politique du Niger et jeter les bases de la même JUSTICE EQUITABLE pour TOUS LES FILS d’un même pays.

Depuis quinze ans, de nombreuses plaintes ont été déposées par la famille BARE MAINASSARA au Niger et en France sous tous les régimes qui se sont succédés pendant cette période.

Toutes ces plaintes se sont hélas soldées par un rejet pur et simple si ce n’est un refus d’informer par les juridictions nigériennes:
- 9 avril 1999 assassinat du Général IBRAHIM BARE MAINASSARA, Président de la République du Niger ;
- 27 Mai 1999, plainte contre X déposée par la famille BARE MAINASSARA près le Procureur de la République ;
- 14 Octobre 1999, notification par le Procureur de la République près le Tribunal Régional de Niamey de l’avis de classement sans suite de la plainte pour « inopportunité de poursuite due à l’amnistie des faits » suite au Décret 99-320 du 09-08-99 promulguant la constitution du 18 Juillet 1999 ;
- 19 Novembre 1999, dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile devant le Doyen des Juges d’Instruction de Niamey par la Dame Aissatou Clémence HABI, veuve BARE, tant en son nom personnel qu’au nom de celui de ses enfants mineurs ;
- 29 Novembre 1999, jonction de la mère ainsi que tous les frères et sœurs du défunt à la plainte en date du 19 Novembre 1999 déposée par la veuve du Président IBRAHIM MAINASSARA BARE près le Doyen des juges d’Instruction de Niamey ;
- 17 Mai 2000, notification de Refus d’informer transmis par le Doyen des juges d’Instruction de Niamey au conseil des plaignants par ordonnance en date du 12 Mai 2000 pour motif d’amnistie qui se fonde sur l’article 141 de la constitution du 18 juillet 1999 et la loi n°2000-01 du 24 janvier 2000 ;
- 18 Mai 2000, appel de cette ordonnance du 12 Mai 2000, par déclaration au greffe du tribunal Régional de Niamey ;
- 08 Avril 2002 et 10 Mai 2002 : deux (2) mémoires successifs des requérants soulevant l’inconstitutionnalité de la loi 2000-01 du 24 janvier 2000 devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de Niamey ;
- Par arrêt n°74 en date du 28 Mai 2002, la chambre d’Accusation de la cour d’Appel de Niamey sursoie à statuer sur les requêtes en application de l’article 113 de la constitution, jusqu’à la décision de la cour constitutionnelle ;
- Suivant arrêt n° 2002-013/CC en date du 07 Août 2002, la Cour constitutionnelle déclare conforme à la constitution du 09 août 1999, la loi n° 2000-001 en date du 24 janvier 2000 portant amnistie relative aux coups d’état du 27 janvier 1996 et du 09 avril 1999 ;
- Par lettre en date du 09 août 2002, transmission du dossier ainsi que l’arrêt n° 2002-013 /CC rendu le 07 août 2002 à la chambre d’accusation de la cour d’Appel de Niamey par la Cour constitutionnelle ;
- 14 Novembre 2008 demande d’enrôlement adressée par l’Avocat à Monsieur Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Niamey, de la plainte des héritiers IBRAHIM MAINASSARA BARE contre les auteurs et les co-auteurs de l’assassinat ;
- Par lettre en date du 09 Mars 2010, le conseil des plaignants demandait au Président de la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Niamey de bien vouloir enrôler ladite plainte à la prochaine audience de la chambre d’Accusation ;
- 25 Octobre 2010 plainte contre X avec constitution de partie civile déposée par Dame Aissatou Clémence HABI, veuve BARE et ses cinq enfants assistée par leurs Avocats ( Maître YERIM THIAM et Maître YACOUBA NABARA ), auprès du Doyen des Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey.

- 19 Novembre 2010 ordonnance de refus d’informer par le Doyen des Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey ;
- Cette procédure initiée par Maître YERIM THIAM, passée à l’examen de la chambre d’Accusation en Avril 2011 sera rejetée à son tour pour cause d’extinction de l’action publique du fait de l’amnistie après une tentative initiale avortée de diriger le dossier de la plainte vers un tribunal militaire au motif que l’assassinat a été perpétré par des militaires sur un terrain militaire (GAN) .
- 2 Mai 2012 lettre du Cabinet d’Avocats SCPA THEMIS conseil des plaignants, adressée à Monsieur Le Procureur Général près la Cour d’Appel demandant d’enrôler l’affaire objet de l’arrêt avant-dire-droit du 28 Mai 2002 dont le dossier (perdu) a été reconstitué. Cette lettre est restée à ce jour sans réponse tout comme celles du 14 Novembre 2008, du 09 Mars 2010 et du 18 Mai 2011.
Comme vous pouvez le constater, toutes nos tentatives sont restées vaines de 1999 à ce jour.

Aujourd’hui, après ces nombreuses tentatives infructueuses et espoirs déçus au niveau judiciaire, serait-il enfin permis d’espérer à nouveau ? Nous voulons le croire.

En effet, plusieurs évènements intervenus entretemps auraient peut–être pu ouvrir la voie à l’établissement de la vérité et l’aboutissement des actions judiciaires :
- La levée de l’amnistie pour les évènements de 1999 dans la récente constitution votée sous le mandat de SEM Salou Djibo, Chef de l’Etat de la transition militaire ouvrant la voie à la 7ème République. Nous voulons à cette occasion remercier vivement la société civile nigérienne et tout le peuple nigérien pour le courage et le combat mené afin de doter le Niger d’une constitution digne d’un état démocratique. Nos remerciements vont également à toutes les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme (ANDDH, DLD, CODDH, UIDH, GERDES-AFRIQUE, FIDH, AMNESTY INTERNATIONAL etc…) qui se sont exprimées dès les lendemains de l’assassinat du Président Ibrahim Mainassara Baré pour réclamer une enquête indépendante.

- L’arrivée au pouvoir de Monsieur Mahamadou Issoufou qui disait lors de son investiture, qu’il mettrait fin a l’impunité au Niger.
- Et enfin, le contexte mondial et africain actuel qui permet aux peuples et personnes privés de justice de mieux faire valoir leurs droits auprès de leurs gouvernants et de la communauté internationale (Union Africaine, Union Européenne, CEDEAO, CPI ).
Force est de constater qu’après trois (3) ans de règne des Autorités actuelles, rien n’a changé.
Nous devons donc inlassablement continuer notre combat et redoubler d’effort. A cet effet, la famille BARE a fait déposer le 12 Décembre 2013 par son Avocat-Conseil, le dossier de l’assassinat du Président BARE et de ses compagnons d’infortune à la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Pour ce combat, nous demandons à tous les Nigériens épris de justice, de se joindre à nous pour la manifestation de la vérité sur cette douloureuse affaire.

Qu’ils soient ici encore remerciés pour leur courage, leur bienveillance et leur engagement sans cesse renouvelés. Nous leur demandons aussi de nous accompagner dans les prières que nous formulons en cette date du Quinzième anniversaire de la mort de notre regretté Ibrahim MAINASSARA BARE pour le repos de l’âme de l’illustre disparu.

Amin.

 Commentaires