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Gouvernance politique: les dessous d’un remaniement qui n’a que trop duré
Publié le jeudi 16 mai 2013   |  Canard Déchaîné




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Qu’est ce qui retarde le remaniement tant annoncé et souhaité par les nigériens ? Seul le diable peut répondre à cette question ; avec lui aussi, les colporteurs de la rumeur et autres receleurs des nouvelles de trottoir qui ne sont forcément pas des faussetés.

En effet, au Niger la rumeur tient une bonne place dans le quotidien des gens. Tout commence par elle et finit par elle aussi, avec souvent des vérités saisissantes. On se trouve à avouer « mais c’est connu depuis plusieurs jours » ou « on en parle depuis un temps ». Aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, la rumeur populaire a déjà son gouvernement ! Et, pour expliquer tel départ ou tel autre arrivée, on spécule sur des questions qui se révèlent d’alléchantes vérités. La dernière, la toute fraîche serait la reprise de la liste déjà prête pour rectifier un nom ; pour enlever un qui aurait commis une bourde de dernière heure en proférant des choses qu’on ne lui aurait pas dit de dire. En effet, fort de l’assurance que monsieur le ministre aurait eu de revenir dans la nouvelle équipe, il aurait tout simplement déversé sa bile sur des tiers en appuyant un peu trop fort sur les mots. C’est alors que le président de la République en personne aurait rappelé dare dare son premier ministre pour lui demander de rayer l’indélicat de la liste ; ce qu’un autre baron de la chose aurait mal apprécié. Monsieur serait alors descendu de manière effrontée chez le président pour lui demander des explications. Mal lui en aurait pris car, les explications, c’était lui qui les auraient données. Le baron était ressorti la queue entre les pattes, annonçant à qui voulait l’entendre que le Président est en grande colère.

La colère du Président de la République, on en parle énormément ces derniers temps autour de la nouvelle équipe gouvernementale. Et figurez vous, ce n’est pas une chimère. Les premières victimes seraient un groupe de délateurs qui auraient formé une équipe à l’insu du patron de leur parti pour aller quémander des places au Président de la République. Ils seraient deux ministres qui auraient signé une clause au sein de leur formation au moment de leur première nomination : ils devaient passer deux et après cédé la place à d’autres. C’était dans le respect de cette clause que le président de leur parti aurait fait des propositions pour les remplacer. C’est quand même logique que de respecter ses engagements, surtout quand cela a trait à l’alternance, un domaine dans lequel notre pays a encore des choses à apprendre. En effet, à bien y regarder, l’alternance est un mot qui fait peur aux nigériens ; sur n’importe quel plan : politique, société civile, syndicats… etc. C’était donc dans la droite ligne de cet égoïsme mesquin que les deux délateurs se seraient présentés au Président pour demander leur reconduction. La surprise a été pour eux que le Président leur rappelât les clauses arrêtées au sein de leur propre formation politique ; ils n’avaient jamais pensé qu’il fût informé sur ces choses (ils ont oublié qu’ils sont au Niger, un pays où les secrets sont des chimères). Malgré cette vérité, les deux délateurs auraient insisté pour leur maintien, allant jusqu’à promettre au Président de la République qu’ils seraient prêts à faire volte-face à leur propre formation politique. C’était mal connaître l’homme et ce serait là aussi où les choses se seraient gâtées. En effet, Zaki serait entré dans tous ses états et aurait renvoyé les deux escrocs sans coup férir. Il leur aurait juste rappelé que c’était avec leur patron qu’il discute des choses comme celles-là et non eux. Voyez-vous jusqu’où nous pouvons aller dans la médiocrité et la méchanceté ?

Un autre dessous des remaniements serait cette région qui n’arriverait pas à proposer quelqu’un de charismatique et compétent. C’est quand même curieux qu’on dise que toute une région n’arrive pas à dénicher un homme de ministrable ! Au fait, la rumeur populaire n’a pas dormi là aussi. Il parait que sur les 7 personnes proposées par la région, aucun ne répondait concrètement aux nouveaux critères d’intégrité imposés par le Président Issoufou Mahamadou. Des compétents, il en existe bien sûr mais ceux-là ne font pas l’affaire de ceux qui proposent. Alors, le Président aurait tout simplement décidé de rayer le poste ministériel octroyé à cette région. Quoi ? Un véritable branle-bas ! Les consultations les plus sournoises sont engagées. On consulte des féticheurs, des marabouts, des très proches du Président. Aux dernières nouvelles, le président se serait calmé et on lui aurait trouvé un homme capable. Ouf ! On revient de loin ! Imaginer un gouvernement qui exclut une des huit régions du pays ! Quel sacerdoce !

Le dernier dessous, il serait très difficile d’en parler ; disons juste que monsieur le très puissant du très puissant parti ne ferait pas parti du très puissant nouveau gouvernement. Comprenez que tout est « très puissant » et il serait prudent, et pour vous chers lecteurs et pour moi, qu’on s’arrête ici.

BIZO

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