citoyenne de préservation de la démocratie et de I’Etat de droit dans notre pays, la cellule de communication de l’Assemblée nationale a organisé une conférence publique, le samedi 11 mai 2013, dans la salle de conférence du Syndicat national des agents des douanes (SNAD).
La conférence a porté sur le thème «La responsabilité des acteurs politiques, de la société civile et des médias dans la préservation de la stabilité politique et institutionnelle ». Cette conférence a été animée par deux éminents conférenciers: PHD Mamoudou Djibo et Docteur Moussa Talibi, tous deux enseignants-chercheurs à l’Université de Niamey. Il s’agissait de contribuer au débat sur le renforcement de la stabilité politique et institutionnelle au Niger.
Les conférenciers ont fait chacun de son côté un rappel historique du Niger . Il a été relevé une instabilité chronique des institutions de la République un véritable cancer du fait principalement de la responsabilité des acteurs politiques. Il y eut évidemment une série de successions politiques. Ainsi, de décembre 1958 à avril 1974, ce fut une période qu’on peut considérer comme stable hormis le coup d’état avorté de 1963. De 1974 à 1987, date de la mort de Seini Kountché, période dite de dictature militaire pendant laquelle il y eut des tentatives (vraies ou fausses) de déstabilisation du régime.
De 87 à 91 ce fut l’ère de la décrispation qui va conduire à la naissance de la démocratie pluraliste lors de la conférence nationale de juillet 91 et au premier président démocratiquement élu en 1993.
Le Niger va connaître 5 changements par coup d’Etat militaire et 2 coups d’Etat civils. De 1993 à 2011, on dénombre 7 scrutins, 5 élections présidentielles et des violations à répétitions de la constitution.
A chaque changement de régime, les acteurs mettent en place un comité taillé sur mesure pour confectionner une nouvelle constitution. Les conférenciers ont relevé six (6) pistes qui constituent des facteurs d’instabilité politique et institutionnelle. Il y a d’abord une sorte d’atomisation de l’espace politique. On parle aujourd’hui de plus d’une soixantaine de partis politiques le plus souvent créés pour des raisons purement opportunistes et prébendières. A cela s’ajoute une insuffisance de formation politique.
D’autres facteurs d’instabilités ont pour noms la chasse aux sorcières, les coups d’Etat, le non respect des textes et l’inadaptation des textes. Pour ce dernier point, il a été constaté que les comités chargés de rédiger les textes de la République ne font que ‘’du couper – coller’’, en adaptant mal chez nous ce qui se passe ailleurs. Le Niger, s’il est considéré comme un laboratoire de la démocratie, donne malheureusement un mauvais exemple en matière de stabilité politique et institutionnelle. Il faut noter que la société civile nigérienne et les médias ont aussi leur responsabilité dans cette instabilité politique et institutionnelle comme ce fut le cas en 2005 lors de la lutte contre la vie chère et en 2009 à la naissance du fameux Tazartché qui devait conduire à l’instauration de la 6ème République.