Décidément, le paysage politique nigérien connaît une véritable déconfiture caractérisé par des scandales à répétition et l’incapacité des acteurs à s’entendre sur l’essentiel pour gérer ce pays meurtri par l’incompréhension. Dans les prochains jours, les événements politiques vont se précipiter à Niamey.
C’est désormais un secret de polichinelle que rien ne va plus bien entre les deux principaux alliés de la majorité au pouvoir. Va-t-on aller vers une simple recomposition du paysage politique ou bien comme cela se susurre, ce qui se prépare augurera d’un changement de majorité ?
A l’épreuve du temps, que peut-on dire de l’alliance contractée entre le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) du président de la République, Issoufou Mahamadou et le Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Loumana) du président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou ? Vraisemblablement les deux amis de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) ne se seraient entendus que sur un point : barrer coûte que coûte le chemin du pouvoir au Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) de Seini Oumarou et de l’ex président Mamadou Tandja. Ce fut donc une alliance de rancune à l’encontre des acteurs de la « Refondation » de la République. Rien que cela. « Dès le départ, rien n’a en fait marché entre nous », dixit un membre d’une structure locale du MODEN de la Coordination Régionale de Niamey qui a requis l’anonymat. Dans le partage des postes au sommet de l’Etat, les partisans de Hama Amadou n’ont jamais caché leur déception face à la gloutonnerie de leur principal allié. A chaque grogne, des colmatages pour contenter les alliés. C’est comme cela que la majorité a marché jusque-là. La dernière tentative de rééquilibrage, c’est sans doute ces réajustements au sein du Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales de la trés statique Madame Ali Mariama Elhadji Ibrahim et celui de la Santé Publique tenu par le dynamique Soumana Sanda. On pensait que les choses étaient rentrées dans l’ordre. Mais coup de tonnerre, il y a eu d’abord ce discours du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou à la clôture de la 2ème session ordinaire du parlement au titre de l’année 2012 qui a suscité des réactions contraires mais diplomatiques du président de la République d’abord (à l’occasion de son message à la nation à la veille de la commémoration de la proclamation de l’indépendance), puis du président par intérim du parti rose, Mohamed Bazoum (à l’occasion de l’anniversaire de la création de son parti). Ensuite, on est passé à l’épisode des coups tordus ou disons, le versus Directeur de Cabinet de la présidence, Hassoumi Massaoudou/Ministre d’Etat en charges des Mines Omar Hamidou Tchana. Le premier considéré comme l’éminence grise du PNDS Tarayya tandis que le second n’est personne d’autre que le vrai bras droit du président du MODEN/FA Loumana de Hama Amadou. Voici pour les faits.
Pour ce qui reste à venir, rien de serein, si bien évidemment l’on se fie aux teneurs des débats dans les salons futés de la capitale sur le retour des relations civilisées entre les deux anciens amis, Hama Amadou et Seini Oumarou. Le MODEN/FA Loumana et le MNSD Nassara seraient très avancés dans leurs discussions. Arithmétiquement parlant, cela ne donnerait pas la majorité à l’Assemblée nationale. Mais Hama Amadou pourrait fort bien embarquer de la Mouvance pour la Renaissance du Niger avec la troupe du 4ème vice président du parlement Mohamed Ben Omar qui n’a jamais caché son antipathie pour le parti de son parent Mohamed Bazoum. Que fera le président de la République, Issoufou Mahamadou en cas de basculement de la majorité ? Au sein de l’opinion, on ne semble pas douter sur l’attitude de Zaki qu’il n’hésitera pas à dissoudre l’Assemblée nationale. En attendant la déconfiture, les va-et-vient se multiplient pour voir s’il est possible de rendre possible l’impossible.
