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Sortie du premier uranate d’Imouraren : Une autre annonce risquée d’lssoufou
Publié le vendredi 17 mai 2013   |  L’Evénement


Activités
© AFP par BERTRAND LANGLOIS
Activités du chef de l’Etat: Le président Mahamadou Issoufou en visite à Paris
Vendredi 10 mai 2013. Paris. SEM Mahamadou Issoufou son homologue français François Hollande


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À l'issue d'un entretien à l'Elysée avec le président François Hollande, le vendredi 10 mai à. Paris, le président lssoufou a affirmé que l’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren débutera « au plus tard » en septembre 2015.

« Nous sommes tombés d'accord sur l'agenda qui permettra de mettre en exploitation ce gisement », a déclaré le chef de l’Etat avant d’ajouter que, « Nous sommes sur un chronogramme sur lequel nous nous sommes entendus avec Areva ». Relativement au retard accusé dans la mise en exploitation de ce site d’uranium, le président de la République estime que cela n’est pas la faute d’Areva. « C'est vrai qu'il y a eu des retards (dans l'exploitation) pour des raisons qui ne dépendent pas totalement d'Areva. Il y a eu la situation sécuritaire qui a contribué à allonger les délais de réalisation du projet », a expliqué devant la presse le président de la République.

Au regard de ces annonces faites par le président lssoufou, on est en droit de s’interroger sur les garanties qu’il aurait eu de la part du « partenaire » Areva qui ne cesse de jouer avec les nerfs des nigériens. Ce dernier avait maintes fois repoussé la date d’exploitation de cette mine dont il a obtenu le permis d’ex-exploitation en 2009 et que la mise en exploitation, initialement prévue en 2012, a été reportée d’abord pour 2014 et enfin pour 2015.

En outre, la date de 2015 retenue par les deux parties est celle exigée bizarrement par le directeur de cabinet dans les « discussions » qu’il a eues avec les responsables d’Areva en novembre 2012.

C’est une année charnière pour les autorités actuelles de notre pays car, elle coïncide avec la fin du premier mandat du président lssoufou. Espérons que, cette fois ci, c’est la bonne en ce sens que, tout report risquerait de discréditer le « Guri » lors des prochaines joutes électorales. En outre, l’on doit s’interroger sur quelles bases, la date de 2015 a été retenue et si elle n’a pas été faite en violation des textes de la République du Niger, notamment le code minier nigérien qui dispose que, « les titres miniers peuvent être retirés par l’autorité qui les a émis et dans les mêmes formes lorsque l’activité de recherches ou de mise en exploitation ou d’exploitation est retracée ou suspendue pendant plus d’un an pour la recherche et plus de deux ans pour l’exploitation ou si elle est restreinte gravement, sans motif légitime et de façon préjudiciable à l’intérêt général. » C’est pourquoi et sans commune mesure, au vu de la loi, le permis d’Imouraren détenu par Areva, qui n’est pas une exception devait en principe retourner dans le domaine public.

En outre, l’argumentaire sécuritaire qui semble motiver le report de la mise en exploitation dudit gisement, notamment l’enlèvement des ressortissants français à Arlit, en septembre 2010, tel qu’avancé par le président Issoufou ne tient pas. Et pour cause ! Les mines d’uranium d’Areva ont continué de tourner et des résultats jugés encourageants en dépit de cette situation ont même été enregistrés.

En affirmant que la faute n’incombe pas à Areva, le chef de l’Etat prend le contrepied de son ministre des Mines et du Développement Industriel, Omar Hamidou Tchiana qui, lors d’un diner de presse organisé par le Premier ministre à l’intention des journalistes, à l’occasion du nouvel an, a déclaré sans ambages que « Ce retard n'est pas la responsabilité de l'Etat du Niger; c'est celle de l'opérateur Areva » et d’ajouter que les manques à gagner seront supportés par celui qui est le responsable de ce retard, donc Areva.

L’Etat du Niger a-t-il été compensé par AREVA lors de la visite du président Issoufou en France ? La question mérite d’être posée et nous renvoie à la cacophonie au plus haut sommet de l’Etat où on a plusieurs sons de cloche au sein du même gouvernement. C’est ça la gestion du « Guri system ».

Sani Aboubacar

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