Que faudrait-il désormais croire avec les récents atermoiements dont fait preuve l’opposition politique à travers notamment cette déclaration insipide et même scandaleuse à certains endroits ?
L’ARN serait-elle en panne d’inspiration pour plancher sur des questions hautement sécuritaires avec des prises de position tendancieuses? En effet, les récents événements de Diffa, sous quelque angle que l’on se place, sont des actes pas tout à fait souhaitables quant à la manière avec laquelle ils ont été conduits. Il est vrai que les multinationales sont des monstres insatiables qui n’ont d’autres visées que la réalisation de gros profits sur le dos des populations. C’est connu depuis belle lurette et c’est donc tout à fait légitime que les populations manifestent leurs mécontentements à chaque fois qu’elles se sentent lésées.
D’ailleurs, l’Etat lui-même a le devoir d’oeuvrer de mèche avec son peuple pour arracher de réels avantages. C’est le cas, même si on ne le dit pas, de cette manifestation des étudiants contre le groupe AREVA, un événement qui est pour l’Etat un argument de taille pour négocier avec ses partenaires. Quoi donc de plus normal que ce bouillonnement observé à Diffa ? Cependant, il faut signaler que la manière cavalière dont les agitations ont été conduites n’est nullement pas souhaitable. Au demeurant, après la sortie des responsables de la CNPC, on comprend très bien qu’il y a bien anguilles sous roche du moment même où les revendications posées semblent n’avoir aucun fondement.
Alors, que l’opposition politique regroupée dans l’ARN dénonce les efforts consentis par les forces de l’ordre pour ramener le calme dans la région est une conduite qui laisse beaucoup de sousentendus. Les manifestants étaient sortis en groupes organisés, avec des armes blanches et s’acharnant sur les édifices publics et autres biens de l’Etat. En somme, la violence perpétrée sur les biens de l’Etat et sur les forces de l’ordre est un acte de sabotage qui n’a fait que fragiliser certains acquis, notamment au niveau des forces de sécurité. Il a fallu que des renforts arrivent de certaines régions du pays pour contenir les manifestants.
Quand on connait le climat sécuritaire hautement tendu de cette région, il est à se demander si les manifestants ou les instigateurs de cette mascarade avaient pris la mesure des risques auxquels ils exposaient et la région et même le pays ? N’oublions toujours pas que c’est par manque de consensus sur la question de la rébellion touarègue que le Mali s’est laissé piégé. Aujourd’hui, tout conflit ou tout germe de conflit ouvert est une trappe ouverte pour des oiseaux de mauvais augure qui ne sont ailleurs que tapis dans nos villes et campagnes.
Avec la porosité légendaire de nos frontières, pensezvous réellement qu’on a réussi efficacement à contenir toutes les tentatives d’infiltrations de notre pays par ces forces du mal ? Soyons prudents. Nous vivons aujourd’hui sous une ère de démocratie qui ouvre toutes les chances pour un dialogue constructif sur toute question touchant à la vie de la nation. Nous ne sommes plus à cette époque où pour se faire accepter et écouter on avait besoin de casser et brûler des pneus. Des cadres de concertation existent et les gens ont plus intérêt à les activer que de passer par des actes de sabotages.
Il reste donc évident que pour celui qui choisit de poser des actes de vandalisme, la réponse à lui qui pourrait être donnée ne serait que la manière forte. Raison pour laquelle, à la hargne des manifestants, l’Etat s’est trouvé obligé d’user de la force. Car, on ne sait jamais, on ne peut cerner avec certitude qui est tapis derrière ce genre de manifestations, tant les risques de confusion sont énormes. Il est toujours à déplorer que l’on passe par des manières fortes pour encadrer les manifestations car, la vocation des forces de l’ordre est celle de protéger la population et non pas de sévir contre elle.
On peut donc interpeller l’Etat là, dessus sans pour autant lui reprocher le fait qu’il agisse ainsi à chaque fois que les gens dérogent aux règles de bienséance quant à la manière de poser leurs revendications. Il est donc tout à fait déraisonnable que l’ARN fustige la manière et les moyens mis en oeuvre pour épargner aux populations les affres de cette manifestation qui était partie pour provoquer on ne sait très bien quelles catastrophes. Si des individus sont soupçonnés d’être au-devant de ces violences, il revient à la police de les démasquer et de les remettre à la justice. Pourquoi l’ARN s’agite-elle si telle est qu’elle n’a rien à se reprocher dans cette affaire ?
On peut bien avoir des individus « à l’oeil », on peut même les interpeller et les mettre en garde à vue pour le besoin de l’enquête. Cela ne veut absolument pas dire qu’ils sont coupables. De grâce, nous devons aimer ce pays et comprendre qu’il n’a nullement besoin de retomber dans les errements du passé, à présent que tous les lampions de l’espoir sont allumés. Nous devons aider nos forces de l’ordre et notre justice à mettre la main sur tout individu qui cherche à semer le désordre dans le pays.
