CONAKRY- Plusieurs organisations humanitaires ont annoncé jeudi l'intensification de leurs efforts de prévention et de lutte contre l'épidémie de fièvre Ebola en cours en Afrique de l'Ouest, particulièrement en Guinée, pays le plus affecté.
La plupart de ces organisations ont des équipes déployées en Guinée, où 101 personnes sont mortes sur 157 cas de fièvre hémorragique signalés depuis janvier, particulièrement dans le Sud, épicentre de l'épidémie qui sévit aussi à Conakry, la capitale.
Sur ces 157 cas, 67 ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola, hautement contagieux, qui s'est propagé au Liberia voisin, avec cinq cas testés positifs (sur 21 cas suspects, dont dix mortels).
Des cas suspects ont été signalés en Sierra Leone et au Mali, mais les tests au virus Ebola se sont révélés négatifs.
Jeudi soir, l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a annoncé dans un communiqué qu'elle "a pu reprendre progressivement ses activités" à Macenta (sud de la Guinée).
L'ONG y avait suspendu ses actions après que ses équipes ont été prises à partie le 4 avril par des habitants en colère l'accusant d'avoir introduit le virus Ebola dans leurs localités.
Avec des discussions avec diverses autorités, "nous avons obtenu un engagement très fort que de tels événements ne se reproduiront plus, et nous avons été rassurés que nous pourrions continuer notre travail en toute sécurité", a affirmé Corinne Benazech, chef de mission de MSF en Guinée.
Cette ONG dispose de trois centres de traitement opérationnels à Conakry, Macenta et Guéckédou (sud). Elle continue d'appuyer les autorités guinéennes pour la prise en charge médicale des patients et le suivi "des personnes contacts" (ayant été en contact avec des cas suspects), selon son communiqué.
Dans des communiqués distincts, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), la Croix-Rouge et Action contre la faim (ACF) ont détaillé leurs nouvelles mesures contre l'épidémie.
L'Unicef applique "des stratégies de communication adaptées à la culture locale en vue de faire connaître le virus Ebola, au niveau des communautés de base, dans sept pays à risque ou déjà touchés de l'Afrique de l'Ouest", précisant utiliser notamment textos, "émissions de radio, programmes de télévision et campagnes de porte-à-porte".
L'objectif est d'"atteindre le plus de gens possible, faire passer les infos dans les langues locales et sauver des vies", car "la plupart des gens dans cette partie du monde n'avaient jamais entendu parler du virus Ebola", découvert en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), a souligné le docteur Guido Borghese, de l'Unicef.
L'OMS devait commencer jeudi une première session de formation destinée à 70 personnes dans la capitale guinéenne, tandis que des formations sur le contrôle des infections, en cours depuis mardi à l'hôpital Donka, devraient être prochainement étendues à d'autres centres médicaux.
De son côté, la Croix-Rouge française a annoncé le déploiement en Guinée d'"une première équipe de réponse aux urgences", pour appuyer la Croix-Rouge guinéenne.
Selon elle, il s'agit d'une équipe "à la fois médicale et spécialisée en eau et assainissement" comprenant des volontaires français, de la Croix-Rouge canadienne et de l'ONG Women And Health Alliance International.
"La mission de cette équipe, concentrée dans le sud-est du pays, à Guéckédou et Macenta, est de superviser et de former 150 volontaires de la Croix-Rouge guinéenne pour leur permettre de mener à bien leurs missions sur le terrain", a-t-elle précisé.
ACF, elle, a "prévu la distribution de chlore et de savon, ainsi que le renforcement des dispositifs de promotion au lavage des mains dans les écoles" en Guinée
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