C’est devenu familier de vivre au Niger, surtout à certains moments de l’année, dans l’obscurité totale à cause des coupures d’électricité. On est si habitué que cela ne constitue nullement une gêne immense car les populations ont fini par se résigner en prenant leur mal en patience sans broncher face à ce fléau.
Ces derniers jours également, on assiste impuissamment au retour de cycle infernal et récurrent des coupures qui engendrent d’énormes désagréments aux abonnés à tel point que ces derniers ne savent pas quoi faire pour y remédier, comment, pas par eux même, mais par le biais des autorités qui ont la lourde responsabilité de créer les conditions de vie meilleure à leurs contribuables.
La Nigelec, société d’Etat, dispose d’un monopole naturel dans la production, la distribution et la commercialisation du courant électrique. Cette grosse société qui reçoit les accompagnements de l’Etat à hauteur des milliards de francs CFA puisés dans les ressources internes mobilisés sur le dos des contribuables est devenue incapable de jouer valablement son rôle tout en assurant sa mission de service public par la fourniture efficace et disponiblement continuelle de l’électricité devant alimenter les ménages et les commerces mais aussi les services de l’Etat pour que ces derniers soient rentables en exécutant convenablement les taches, chacun en ce qui le concerne, au grand profit de l’intérêt de tous.
Les supplices causés par ces coupures sont de plusieurs ordres :
Chez les ménages, on assiste à un climat nauséabond de vie qui caractérise le quotidien des populations car sans électricité la vie ressemble à une sorte de non vie et que tout bien être devient impossible ajoutés aux pertes énormes enregistrées grâce à l’arrêt ou la reprise subites de la fourniture du courant qui détruisent des appareils électroniques et électroménagers par le dérèglement de l’intensité du courant.
Les commerces, surtout ceux qui utilisent ou s’alimentent à la base du courant électrique, ils sont simplement en cessation d’activité du fait de l’arrêt de la fourniture ou de son caractère intermittent qui ne facilite pas la bonne marche des affaires donc une stagnation de l’activité économique ou de son ralentissement.
Autre secteur paralysé, c’est celui de l’administration publique dans la fourniture des services publiques aux usagers en l’occurrence les contribuables de l’Etat car les fonctionnaires, certains d’entre eux désertent les postes de travail en cas de coupure et d’autres restent sur place sans aucune utilité en attendant vainement le rétablissement inespéré de la fourniture pour enfin vaquer normalement à leurs tâches qui ne sont pas du tout aisées dans ce contexte de forte canicule.
L’énergie est incontestablement la base du développement de l’activité humaine et industrielle et du surcroit le mobil pour une véritable production de richesse dans un pays. Dans le nôtre, ce précieux instrument est beaucoup plus auréolé de rêves que d’actions concrètes depuis des décennies de la part des différents régimes qui se sont succédés et point de ces espérances ne nourrissent un lendemain meilleur.
Le rêve d’une énergie électrique assurée et continuellement desservie à toute la population est encore revenu à la table des discours dans le dernier message à la nation du Président de la République.
La partie de ce message à la nation a explicitement fait cas de la fin du tourmente dans le cadre de la fourniture en énergie électrique avec les innombrables projets réalisés et ceux qui sont en cours de réalisation qui en toute vraisemblance permettrait aux consommateurs de retrouver une accalmie face à ces grosses difficultés : « La réalisation du Projet Kandadji constitue, après le chemin de fer, le deuxième grand rêve des Nigériens. La phase barrage de ce projet a connu les difficultés que vous connaissez, difficultés qui nous ont amenés à résilier le contrat d’exécution des travaux. Aujourd’hui, grâce à Dieu, ces difficultés sont désormais derrière nous.
Avec les partenaires techniques et financiers, le dossier a
été totalement repris, son financement actualisé est estimé à plus de 500 milliards de FCFA, tous volets compris. Le financement est acquis dans sa totalité. L’exécution des travaux préparatoires, confiés à une entreprise chinoise, est en cours. L’appel d’offre, pour le génie civil et les équipements hydromécaniques du barrage, sera lancé dans les prochaines semaines. Les autres phases suivront. Le projet de centrale thermique au charbon de Salkadamna, quant à lui, sera lancé prochainement.
Dans deux à trois ans, c’est-à-dire à l’entrée en production du barrage de Kandadji au plus tard, plaise à Dieu, le Niger couvrira non seulement tous ses besoins en énergie électrique mais en deviendra exportateur. Nos villes et nos campagnes seront illuminées. Dans l’immédiat, en vue d’améliorer l’accès à l’énergie, plusieurs actions ont été menées par le Gouvernement : renforcement des capacités de production notamment à travers la réparation et la remise en service de groupes électrogènes, la rénovation de réseaux de transport et de distribution d’énergie électrique. Les travaux de la centrale de Gourou Banda se poursuivent normalement.
L’appel d’offre pour le renforcement des capacités de production et de transport de Sonichar a été lancé. Le financement de la ligne électrique Soraz-Zinder-Maradi-Malbaza est acquis. Le projet de ligne haute tension Birnin Kebbi- Mallanville-Niamey-Ouagadougou a fait l’objet d’un protocole d’accord et les partenaires pour son financement ont été identifiés. En matière d’électrification rurale, l’Agence Nationale de Promotion de l’Electrification Rurale (ANPER) a été mise en place. L’électrification rurale a concerné 89 villages et le Gouvernement envisage d’en accélérer le processus. En plus de l’hydro-électricité, du fuel et du charbon, le Gouvernement intensifiera l’utilisation du gaz dont la consommation est passée de trois mille tonnes en 2011 à douze mille tonnes en 2013».
Tout porte à croire que les choses se passent normalement, d’ailleurs comme si le problème n’existe même pas alors que le peuple continue à sentir jusqu’au plus profond de lui les souffrances dues au manque d’une parfaite fourniture en courant électrique.
Un peu très long, mais il est utile de rappeler à juste titre que ces promesses ramollissent à jamais la possibilité de croire à une quelconque intention ou engagement politique de faire de ce registre un gage de bonne espérance. La multiplication des chants et autres slogans dans l’environnement des abonnés et des contribuables que la menace de vivre en supporter les atrocités nées de l’arrêt temporaire ou momentané de la fourniture en courant électrique est écartée à jamais est un leurre, un leurre sciemment concocté pour endormir les réactions des populations afin que les dirigeants continuent à assouvir leurs desseins qui ne profitent qu’à eux et à leurs petites familles.
Il est cas même grand temps de mettre fin à cette situation difficilement supportable car le peuple a trop souffert des âpres de la coupure d’électricité. Un peu de répit, çà fait du bien surtout aux âmes meurtries, les plus pauvres !