Selon les déclarations du ministre des Mines et du Développement industriel, Omar Hamidou Tchiana, lors du diner de presse organisé le 10 avril dernier, à l'occasion de l'an III de l'accession du président Issoufou Mahamadou au pouvoir, l'exploitation du site d'uranium d'Azélik, par la société chinoise d'Azélik dans le nord du Niger est une catastrophe. Pour le ministre Tchiana, qui a affirmé avoir visité le site d'extraction d'uranium d'Azélik, dans la région d'Agadez, il s'agit pratiquement d'une exploitation artisanale.
Conséquences ? De nombreux animaux sont morts pour avoir consommé de l'eau issue de l'activité de la mine. « Nous avons été alertés par des gens de la zone de Azelik, à 90km au Nord d'Ingall », a affirmé Radouane Mohamed, maire de cette commune auprès des médias locaux. Le maire a affirmé également avoir vu « des cadavres d'animaux tout autour de l'usine. » Il parle par ailleurs d'un « phénomène d'amaigrissement d'animaux en toute saison et des petits qui naissent prématurément. »
« Plusieurs animaux sont morts à la suite de la contamination par la Somina des retenues d'eau de la commune de Ingall », a confirmé le coordonnateur du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab), Ali Idrissa. « Les animaux se sont abreuvés aux seuls points d'eaux dans la zone. Résultat, une quarantaine de cadavres de chameaux, de moutons et de chèvres ont été dénombrés. Il a été aussi identifié l'apparition d'autres maladies », a-t-il expliqué avant d'envisager que « le pire est à craindre pour les populations et la faune ».
Pour rappel, la SOMINA a été créée en 2007, suite à la politique de diversification des partenaires du Niger dans l'exploitation de ses ressources naturelles, entreprise par l'ex-président nigérien Tandja Mamadou. Elle exploite le minerai d'uranium du site d'Azélik. Son capital est détenu à 37,2% par la China National Nuclear Corporation (CNNC), 33% par la Société du patrimoine des mines du Niger (SOPAMIN), la société chinoise ZXJOY Invest pour 24,8%, la société Korea Resources Corporation (KORES) pour 5%.
La production a débuté en 2011 pour 100 tonnes d'uranium métal, 200 tonnes produites en 2012 et un objectif de 300 tonnes en 2013 avant d'atteindre normalement, les 700 tonnes par an en 2015. Environ 600 Nigériens contre une centaine de chinois travaillent dans cette mine. Plusieurs fois les travailleurs ont entrepris des mouvements de protestation pour dénoncer « la ségrégation dont ils sont victimes et perpétrées par les Chinois, notamment dans l'octroi des indemnités et le non respect des droits et règlement du travail au Niger. »
Selon le secrétaire général du Syndicat des travailleurs des mines (SYNTRAMIN) « les salaires de la centaine de Chinois qui travaillent sur le site dépassent les salaires des 550 nigériens. » Avec cette catastrophe, le ministre a rassuré que le gouvernement prendra toutes ses responsabilités pour faire respecter le droit.
