En deux années d’exploitation, avec seulement 20 000 barils/jour, le pétrole a rapporté davantage au Niger que 40 ans d’exploitation de l’uranium. C’est ce qu’affirme le professeur Moussa Zaki qui animait la première partie de la conférence « La gestion de l’exploitation minière en Afrique à la lumière du différend actuel entre le Niger et Areva », organisée par des étudiants tchadiens et nigériens à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) au Sénégal. Selon M. Zaki, la convention minière du groupe français Areva, qui exploite deux mines d’uranium depuis les années 1970 dans le nord du Niger, « favorise une déperdition des ressources et la domiciliation fiscale au désavantage des citoyens nigériens », rapporte le 15 avril Ndarinfo.com.
Mouhammadou Mbow, professeur de droit fiscal, a, de son côté, indexé le code des investissements des années 60 qui a accordé des « avantages exorbitants aux investisseurs étrangers ». Il a déploré, rapporte-t-on, les conséquences négatives de l’héritage juridique postcolonial en matière de conventions minières, expliquant que l’absence d’effort de « déconstruction de l’idéologie du sous-développement » par les Etats africains est une cause du retard économique du continent.
Ce pourquoi M. Mbow appelle les Nations africaines à être des « co-exploitantes de leurs ressources minières », à l’exemple de la Chine.