«Je m’adresse aux députés de Niamey». Une plaisanterie ? Niamey a-t-elle réellement des députés ?
Ces propos viennent du vice-président de l’Assemblée nationale Daouda Malam Marthé qui prenait la parole à l’hémicycle lors des débats sur la loi relative à l’urbanisme et à l’aménagement urbain le samedi 11 mai dernier. C’est vrai, dans les rues, on a souvent tendance à confondre les expressions et amalgamer les choses. Mais quand les propos viennent des responsables, ils doivent être un peu plus nets et plus précis. Aucune région ne dispose de son député, mais il y a toujours un député élu au titre d’une région. Et la constitution du Niger est claire là-dessus, elle qui définit bien le concept, qu’elle traite de «député national».
C’est peut-être prenant en compte tout ce paramètre que certains pensent qu’ils sont élus au nom d’une région et qu’ils doivent agir pour le seul intérêt de cette région. C’est pourquoi, il n’est pas étonnant de voire des députés nationaux s’aligner derrière des déclarations des populations dont ils sont issus. Pourquoi pas les autres députés qui ne sont pas de ces régions ? Mais, malheureusement, ce sont là les faits. Lors des cérémonies ou évènements grandioses de portée nationale, tenus dans les régions, on ne voit que les députés élus au titre de cette région.
Pourtant, étant national, le député doit agir sur toute question d’intérêt général, de quel que coin du Niger qu’elle vienne. L’amalgame, qui dure de longue date, est présent dans l’esprit de beaucoup de personnalités au sommet. Il ne vient pas seulement de chez le 1er vice président de l’institution parlementaire. Et c’est ça le plus grave !