Pour peu que l’on suive les différentes déclarations de nos hommes politiques avec l’oreille la plus naïve que possible, on comprendra beaucoup de choses.
Un peu d’histoire, cela fait toujours du bien !
Tenez !
A la veille de la Conférence Nationale souveraine (11 Mai 1991, c’est loin pour vous,jeunes frères et sœurs), nos compatriotes qui étaient au fort de la chose politique se souviennent d’un document qui a circule et qui avait tellement défrayé la chronique que « le Must » consistait à l’avoir par tous les moyens.
Il s’agissait de la stratégie du MNSD pour la gestion de « l’avènement démocratique » au Niger.
En substance, cette stratégie consistait a :
1-infiltrer tous les partis politiques nouvellement créés pour y développer des sympathies et ou pire des crises (diviser!).
2-Multiplier la création des partis politiques satellites en vue de se préparer a d’éventuelles élections au sein de la conférence (en homme ou en parti = une voix)
Ami lecteur, considérez que cette stratégie qui a été mise en œuvre par le MNSD d’alors est pratiquement devenue la bible sinon la référence de toute notre classe politique.
Vous allez certainement vous demander si celui qui vous livre cette réflexion écrite n’est pas fou ou s’il ne vous prend pas pour des c….
Nous allons essayer de vous démontrer cette assertion a travers certaines séquences de l’histoire de notre classe politique et de notre démocratie.
1994-1997 : l’ère des comités de crises, de renouveau et autre redressement :
Il est aisé de se souvenir qu’au lendemain de la conférence Nationale souveraine, nos formations politiques ont vite été soumises à des coups de vents (parfois violents) qui étaient a l’époque, dénommés renouveau, redressement ou crise !
L’ANDP, L’UDPS, l’UDFP Sawaba, le RDA etc… ont tous connu ces soubresauts.
Une constante : à chaque comité de R ou C était attribué un parrain constant : Le MNSD.
N’avait-on pas attribué la cohabitation de 1994 au MNSD pour avoir débauché un seul député UDPS qui « bombardé » 2eme questeur de l’Assemblée Nationale est peut-être la vrai source du Coup d’état de 1996 ?
2- l’ère des « Egos »
Dans la recherche de la mise en œuvre de la politique de « diviser pour mieux régner » notre classe politique va continuer à se perfectionner et la dernière trouvaille peut être appelée le développement des « egos ».
Nos hommes politiques, quand ils quittent une barque, ne parlent plus en « Comité » mais développent une argumentation ou reviennent beaucoup de « Je » ou « Moi ».
Des exemples ? Vous pouvez en trouver a la pelle !
A la veille de la création de Lumana, tout le monde a vu Hama Amadou, qui après s’être déclaré « martyr de Tandja » a développé une argumentation centrée autour de sa personne pour finalement aboutir au parti Lumana.
Depuis quelques semaines, on attribue l’entrée de certaines personnes au gouvernement de « large ouverture » aux interventions personnelles de Tandja ou d’Ousmane.
Quand Ladan Tchana explique son option de rester au gouvernement, contre la décision du parti Lamana, tout le monde a perçu combien le problème s’est très vite personnalise.
Le dernier exemple remonte à la veille de la rédaction de cette réflexion.
Zakou Djibo dit Zakai du Modem Lumana FA, pour expliquer sa décision de « changer de camp » a vite fait un tapage médiatique, afin d’étaler ses problèmes personnels avec qui on sait et de publiquement vouloir faire de sa ville le deuxième fief du Président Issoufou pour les présidentielles de 2016.
Notre lecteur comprends aisément que le PNDS en arrivant au pouvoir, a « appliqué au MNSD ses propres textes » pour citer un de nos hommes politiques.
Combien de Nigériens ont bien rigolé quand ils ont entendu de la bouche du porte-parole du MNSD : une condamnation des « mesures sournoises » de « division » par le « pouvoir en place »?
On est ou la ? Dirait un journaliste de RFI, est ce que le serpent a mordu sa propre queue ?
Au finish, on a l’impression que l’élève (le PNDS) a non seulement bien assimilé la leçon, mais plus, il l’a administré a son enseignant (le MNSD).
Mais, loin de s’en réjouir, la mise en œuvre et la systématisation de cette politique constitue un véritable danger pour notre démocratie.
Pour peu que l’on imagine qu’au sein du PNDS cette même stratégie soit mise en Œuvre pour la « succession » a Mahamadou Issoufou.
Alors, on est ou la ?
Cela voudrait tout simplement dire que tous nos partis politiques sont atteints par la maladie de la division. Tous nos hommes politiques vont développer des « egos ».
Cela veut-il dire que nous n’avons que des « ailes personnelles et personnalisées » au sein de toutes nos formations politiques ?
Loin de nous, de penser à cela mais c’est comme si c’était le cas !
Si on en arrivait la, il faudrait tout simplement dire que nous n’avons plus de partis politiques et encore moins de classe politique.