Le programme décennal de développement de l’éducation (PDDE), déjà clos, sa mise en oeuvre a été un véritable fiasco car une partie de ces fonds fut détournée pendant même son exécution, un montant estimé à environ 4 milliards de francs CFA.
L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre et de salive jusqu’au point où certains ministres ou anciens ministres incriminés dans l’affaire avaient momentanément gardé prison pour certains faits qui leur étaient reprochés. Où se trouve la suite du le dossier sur l’affaire MEBA ?
Un rappel des faits s’impose pour rafraîchir les esprits sur les tenants et aboutissants de cette ignoble manoeuvre frauduleuse. Hamani Harouna du Groupe parlementaire Tabbat membre de la MRN et Ary Ibrahim CDS Aile Labo actuellement Secrétaire Général du CESOC, faisaient partie de ceux qui étaient les plus inquiétés dans cette affaire.
Et dans le souci de compléter ce rafraîchissement de la mémoire collective, il faut rappeler pendant le 2ième mandat de la 5ièmeRépublique, le Président à l’époque s’était penché sur la question de l’affaire MEBA, en instruisant les services compétents de tout faire pour que justice soit faite dans ce dossier.
« A ce propos, tout semble indiquer que tous ceux qui sont trempés dans la passation des marchés surfacturés ou le règlement des factures sans livraison rendront gorge. A l’heure actuelle, seuls les deux anciens ministres chargés de l’éducation de base entre 2002 et 2005, à savoir Ary Ibrahim et Hamani Harouna sont les seuls à avoir fait les frais de cette affaire après leur limogeage du gouvernement le 27 juin dernier.
Et pourtant, la passation de certains marchés de fournitures scolaires a reçu l’agrément du premier ministre. Du reste l’ancien ministre Hamani Harouna n’a pas caché que les marchés, au demeurant surfacturés, qu’il a accordés, l’ont été avec l’agrément de ses «supérieurs hiérarchiques ». Mais l’opinion publique constate que le Premier ministre Hama Amadou, qui fut un «supérieur hiérarchique» de l’ancien ministre est toujours à son poste.
On pourra s’en remettre à l’engagement du président Tandja, qui a instruit le Ministère de la justice pour que cette affaire soit conduite jusqu’à son terme». (Réf : article écrit par Oumarou Keïta, source le Républicain publié par le site MEDIAF en date du 13/07/2006).
Après l’épisode 2006, un autre rebondissement avait fait jour pour rappeler que le même dossier sur l’affaire dite MEBA reste et demeure obscur car aucune lumière n’a été faite sur les coupables dans cette affaire.
« Selon toute vraisemblance, les Nigériens ne sont pas au bout des surprises relativement à l’affaire MEBA.
En juin 2007, c’est avec stupéfaction que l’opinion nationale et même internationale apprenne de la mise en liberté provisoire de deux ministres impliqués dans cette scabreuse affaire. Bien plus fut le découragement au regard de la réduction des chefs d’accusation qui étaient au départ très lourds contre les deux ministres impliqués. Il était désormais retenu contre Ari Ibrahim, la seule charge de rupture d’égalité dans la passation des marchés publics.
Quant à Hamani Harouna, il devait répondre également d’une charge similaire, mais aussi du détournement de 10 millions de FCFA, somme qu’il aurait totalement remboursée. Et les interrogations continuent à fuser sur la destination réelle de la bagatelle de 4 milliards de FCFA qui aurait été détournée, selon les conclusions de l’audit indépendant des fonds PDDE ». (Réf : le Visionnaire n°39 du 31 décembre 2007 sur le site Nigeronline publié le mardi 1er janvier 2008). Autre difficultés liées à la gestion de ce dossier, c’est qu’il met en cause des grosses pointures de l’échiquier politique nationale.
« On ne peut pas parler de ce scandale financier sans évoquer le nom de Seini Oumarou. A l’époque Ministre d’Etat, assumant des fois l’intérim du Premier Ministre de l’époque Hama Amadou, on a retrouvé la signature de Seini Oumarou sur une correspondance donnant son accord au Ministre de l’Education de Base et de l’Alphabétisation Ary Ibrahim pour l’octroi d’un marché de livraison de manuels scolaires par un opérateur économique de la place. » (Réf : le Courrier 5 avril 2010 publié sur Nigerdiaspora). « Lui Hama a plutôt disserté sur sa responsabilité dans l’affaire. Il ne dit plus qu’il n’a pas fait, mais il soutient qu’il a été instruit par son supérieur hiérarchique.
Ce serait donc son patron, le président de la République Mamadou Tandja, qui l’aurait instruit et qui s’était débiné quand ça s’est gâté. Ce que lui Hama n’aurait jamais fait à l’en croire. Et pour soutenir ses dires, il a appelé tous ses subordonnés à témoin pour qu’ils viennent confirmer que lui Hama Amadou quand il était premier ministre ne s’est jamais débiné pour laisser un subordonné assumer une responsabilité.
Au sein de l’hémicycle, parmi les députés, il y a au moins un ancien subordonné de Hama Amadou lorsqu’il était premier ministre; il s’agit de l’ancien ministre de l’enseignement de base Hamani Harouna. Nous avons souhaité qu’il réponde à l’appel à témoin.
Nous ne savons pas s’il confirmera ou infirmera les dires de Hama Amadou. Mais nous savons au moins qu’à la base de sa rupture d’avec Hama Amadou se trouve l’affaire dite MEBA, l’affaire dans laquelle des milliards de francs CFA prévus pour financer l’éducation de base et l’alphabétisation ont été détournés. L’affaire découverte, en remontant la chaîne, les inspecteurs sont arrivés aux ministres.
Lorsqu’ils devraient continuer à remonter la chaîne pour arriver à celui qui décide en dernier ressort, c’est-à-dire le Premier ministre chef du gouvernement qui était le patron de la commission centrale des marchés (cette commission a été utilisée pour opérer les détournements), celui-ci a invoqué l’imputabilité pour se dégager de toute responsabilité.».
(Réf : article écrit par ISG le Témoin publié par Tamtaminfo en date du 4 avril 2012).
Le dossier PDDE est une affaire politiquement gérée parce que les personnes présumées coupables dans cette affaire sont toujours impunies. Dans ce pays, on a toujours clamé haut et fort qu’il y aurait un assainissement mais jusque là rien de concret n’est visible.
Les présumés coupables sont acceptés par le Guri pour vu que sa gouvernance soit effective et pérenne. Il faut que tous les impunis aillent rendre gorge pour que justice soit rendue au peuple nigérien dont les ressources sont outrageusement pillées, dissimulées par des individus sans scrupule, sans foi ni loi. Une petite minorité qui vit excellemment au détriment de la grande masse qui croque des cailloux chaque matin. C’est là le fondement même de l’injustice sociale.