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Parlement des enfants: Les misères d’un ex député junior
Publié le samedi 18 mai 2013   |  Le Messager


Parlement
© Autre presse par DR
Parlement des enfants : Les misères d’un ex député junior


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La 11 è session du parlement des enfants n’a pas été une expérience formidable dans la vie du jeune Oscar Grégoire Tegno aujourd’hui âgé d’une vingtaine d’années. Aujourd’hui au chômage, il garde un triste souvenir de son passage dans ce parlement dont-on dit avoir un côté social et qui réuni au même endroit, pour une dizaine de jours, 180 enfants, venant des 10 régions et des 54 départements. « Avant de m’y rendre, j’ai du battre campagne. Mes parents ont pris des crédits dans les réunions pour me soutenir. Parce que pour eux, être au parlement des enfants au Cameroun procurait beaucoup d’argent en retour. Il fallait également de l’argent pour faire faire des photos, acheter des effets de toilette, des vêtements peu encombrants, facile à enfiler et des chaussures souples ». Faut y ajouter des assiettes de table, gobelet en plastique …et médicaments que l’enfant prend souvent en cas de paludisme, de fièvre, maux de ventre ou de toute autre maladie à signaler sur la fiche de santé jointe. Bref pour se procurer tout cela, les parents du jeune Oscar Grégoire Tegno ont dû cravacher très dur. Au point d’aller voir chez l’usurier du coin. Espérant au final que leur progéniture ne rentrera pas les mains mortes du parlement. Mal leur en prendra puisque ce sera le cas. « Ils ont été désillusionnés lorsque retourné à Bandjoun, je leur ai dit que nous n’avions rien reçu comme perdiem au parlement. D’ailleurs, Ils n’étaient pas les seuls à croire que je mentais. Même les proches, amis et connaissances qui m’ont approché l’ont également cru. Le temps passant, beaucoup sont revenus à la raison ». Malgré cela, Oscar Grégoire Tegno ne pourra pas retourner à l’école à la rentrée. « Il fallait bien que mes parents qui avaient la pression des tontines et de l’usurier rendent l’argent qu’ils avaient emprunté. Toutes choses qui ont fait que je ne puisse pas rentrer sur les bancs et peaufiner mon apprentissage », dit-il.
Poursuivant, il déclare : « Aujourd’hui je suis au chômage. Je ne sais pas ce que je ferai avec toutes les explications des articles fondamentaux de la convention relative aux droits des enfants, la formation des enfants sur les principes de vote des textes présentées à l’Assemblée. Il en est de même de l’animation autour des thèmes suivants : lutte contre la drogue, la toxicomanie et le Vih/sida ». Et de regretter que toutes les préoccupations par lui portées lors de cette session n’aient pas été prises en compte. « On nous a seriné que le député junior est le représentant des enfants élu par ses pairs pour siéger à l’Assemblée nationale au cours d’une session annuelle du parlement des enfants. Et que sa mission est de porter les préoccupations des enfants à l’attention des décideurs…et à s’imprégner des mécanismes de prises de décisions. Seulement, nos préoccupations n’ont pas été prises en compte. Nous avons été contraints de lire ce qu’on nous présentait », regrette-il.
Agés de 9 à 17 ans, 180 jeunes camerounais se regroupent à Yaoundé, comme de tradition en marge de la Journée de l’enfant africain pour célébrer le 16 juin, dans le cadre du Parlement des enfants institué par les autorités. Pour bien d’entre eux, il s’agit d’une occasion indiquée pour appeler le gouvernement à mieux se pencher sur les problèmes des enfants.

B.P.D.

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