Un communiqué du Directeur général des élections (Dge) annonce la réouverture des listes électorales dès le 22 mai 2013. D’après les services de la communication d’Elections Cameroon (Elecam) l’opération qui démarre mercredi 22 mai 2013 est simplement la suite de la refonte du fichier électoral engagée en octobre 2012 et arrêtée en fin mars 2013. Les nouvelles inscriptions, devront se poursuivre jusqu’au 31 août 2013 ou dès la convocation du corps électoral.
Ce revirement d’Elecam qui avait arrêté les inscriptions le 29 mars 2013 suscitant les protestations de la société civile et des partis politiques est un juste retour à l’orthodoxie. Car la loi -le code électoral notamment- stipule que les inscriptions se déroulent chaque année jusqu’au 31 août sauf convocation, plutôt, du corps électoral par le président de la République. Raison pour laquelle à Elecam, on précise qu’il ne s’agit pas de révision, puisque les listes électorales n’ont pas été publiées, mais bien de la suite de la refonte, conformément à la loi électorale qui dispose qu’en cas de refonte du fichier électoral, le directeur général des élections fixe l’étendue, la durée et la portée des opérations d’inscriptions.
Cette décision, à tout le moins subite du Dge, est intervenue après une longue séance de travail avec les représentants territoriaux locaux d’Elecam tenue hier jeudi 16 mai 2013 au siège de l’organe à Yaoundé. Les indiscrétions glanées à l’issue desdits travaux font état de ce que deux critères fondamentaux auraient prévalu pour la prise de cette décision. D’abord, une volonté de saisir l’occasion au bon pour éventuellement améliorer les chiffres au niveau du nombre de Camerounais inscrits (5,5 millions d’inscrits sur les 9,5 millions environ attendus). Ensuite, le vœu de donner une suite favorable à la demande du Conseil électoral qui a souhaité le respect scrupuleux de la loi, laquelle est claire en matière de délais légaux d’inscription sur les listes électorales.
Au demeurant, on ne s’empêchera pas de se poser quelques questions, malgré ce retour en grâce. Pourquoi avoir suspendu les inscriptions pour les reprendre un mois et demi alors que ce temps aurait été mis à profit pour optimiser les résultats ? Le président de la République devra-t-il ordonner le redémarrage de l’opération d’établissement gratuite des cartes d’identité visant à inciter l’affluence devant les bureaux de vote ? Les partis politiques, notamment le Rdpc, renoueront-ils avec les commissions d’intensification des inscriptions sur les listes électorales ? L’opérateur de la biométrie, Gieseke et Devrient redéployera-t-il à nouveau ses kits sur le terrain ? Tout cela a un coût… une charge qu’Elecam aurait pu éviter au contribuable en respectant simplement la loi!