En Aout 2013, en demandant à ses militants de démissionner du gouvernement, Hama Amadou était cohérent et conséquent avec lui même. Un homme politique en phase avec les valeurs et les principes moraux. Et du coup, il avait inscrit son action dans le champ de la dignité et de l’honneur. On s’attendait ce faisant à des actions des grands hommes qui font rêver leurs peuples.
Mais très malheureusement déjà la déclaration du Lumana qui annonçait ce divorce d’avec le ‘’guri système’’ était assez édifiante quand elle évoquait ‘’les coquilles vides’’. Omar Tchiana avait dit en son temps que cette déclaration était ‘’malheureuse’’. Avec le recul, le monde entier se rend à l’évidence que le leader de Lumana n’est qu’un tigre de papiers, une mauviette qui s’accroche à un poste après avoir sacrifié ses camarades du parti. J’y suis, j’y reste. Apres moi le chaos. C’est connu. On mobilise les militants peut-être jusqu’au sacrifice ultime juste pour conserver un poste !
Ainsi le débat aujourd’hui c’est l’impasse a l’Assemblée nationale. Une situation qui n’a pas du tout lieu d’être si les hommes qui sont censés animer cette institution ont l’intelligence du texte et du contexte. Si l’on a un peu du bon sens on se rend compte a l’évidence que de deux choses l’une : soit Hama rend le tablier de lui-même soit la majorité le débarque tôt ou tard.
Pour le premier aspect, je pense que quand la constitution dit qu’en cas de crise de confiance entre la majorité et le président de l’Assemblée nationale celui-ci peut être destitué, le législateur même s’il a omis de préciser comment, avec le bon sens et la bonne intention l’on comprend avec aise et assurance que le but de ceux qui ont rédigé les textes fondamentaux n’était nullement de créer une situation conflictuelle ni de blocage pour le pays.
Mais quand vous avez des gens mal intentionnés comme Hama Amadou qui veulent par tous les moyens créer une crise institutionnelle il n’y a pas de surprise. N’a-t-on pas dit que les textes ne valent que ce que sont les hommes censés les animés ?
Dans ce débat, mon opinion est que Hama manque d’élégance politiquement parlant et dans une certaine mesure de patriotisme puisque c’est de manière délibérée qu’il s’entête pour créer un blocage. Je pense quand on rêve de diriger un pays au sommet, on doit inscrire son action dans la défense de l’intérêt général. Et dans ce sens nous disons que Hama Amadou a fait montre de duplicité à la tête du parlement. Quand il était avec ‘’guri système’’ les actions du gouvernement étaient bonnes et salutaires mais des qu’il a quitté le gouvernement alors tout est devenu noir dans une nuit sombre !
Même les actions hautement d’intérêt national sont boudées par le président de l’Assemblée nationale. Devant les diplomates le président de l’Assemblée nationale du Niger pose ses problèmes personnels avec le chef de l’Etat au lieu de penser aux vrais problèmes du pays. Pourtant le chef de l’Etat ne manque d’occasions solennelles comme les messages à la nation pour le trainer dans la boue. Mais l’homme d’Etat sait faire la différence entre sa petite personne et la nation. C’est ainsi le président Issoufou a toujours axé son discours sur l’universel, l’intérêt général. Il ne s’abaisse pas à répondre a Hama ou a l’ARDR qui l’insultent a la limite.
Le comble du paradoxe, la situation du parlement nigérien est une aberration qui n’existe nulle part ailleurs. Pourquoi soutenir le faux ? Par mauvaise foi nous avons entendu l’ARDR soutenir ce hold-up à l’Assemblée nationale. En effet, le bon sens voudrait que du moment où Hama a quitté la majorité il devrait rendre a César ce qui lui appartient. Mais, on le sait, chez Hama Amadou le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée.
A mon sens, les députés de la majorité doivent sans complaisance débarquer Hama Amadou de son perchoir, le bon sens le commande et les intérêts du Niger l’exigent. Et j’interpelle la classe politique à ne considérer que le pays car eux tous vont disparaitre tot ou tard. Il faudrait être positif en donnant la chance à chaque régime qui vient au pouvoir d’exploiter son potentiel. Que chaque équipe qui arrive puisse faire mieux que celle qui la précéder ainsi de suite le pays sera construit car chaque équipe vient va initier des chantiers colossaux.
Mais comment avancer avec une mentalité négative comme celle de Hama Amadou ? Comment convaincre son peuple qu’on aime son pays lorsque votre action vise à anéantir tout ce qui est en train d’être construit par mille et un sacrifices ? On peut dire ainsi avec cette prouesse de Hama Amadou que le Niger est un laboratoire de la démocratie. Pas dans le bon sens.