Près de 7 000 migrants assistés en 2013. Chaque année, des milliers de migrants transitent par le Niger. Le long de cette route migratoire, nombre d’entre eux se retrouvent dans le dénuement le plus total. À Agadez, les plus vulnérables reçoivent une assistance dans un centre de la Croix-Rouge nigérienne soutenu par le CICR.
« La situation de ces migrants nous préoccupe. Ils arrivent souvent à Agadez dans un état d’épuisement physique et psychologique avancé », explique Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Niger. « Ils parcourent parfois jusqu’à 1 000 km dans le désert, entassés dans des camions et par des températures extrêmes. Certains meurent au cours de cette traversée. »
D’origine subsaharienne, ces personnes quittent leur pays pour fuir un conflit ou la pauvreté, ou tout simplement à la recherche d’une vie meilleure. Certains parviennent à rejoindre la Libye ou l’Algérie, y séjournent ou partent vers l’Europe ; d’autres sont arrêtés en chemin ou sont expulsés. Parmi eux se trouvent des Nigériens, mais aussi des Maliens, des Nigérians, ainsi que des Congolais ou des Centrafricains.
Sur les routes migratoires, ils font face à de très nombreux problèmes humanitaires. Ils doivent parfois traverser des régions en proie à des conflits ou à la violence, et sont souvent confrontés à des situations qui affectent leur santé physique et mentale. « Certains sont appréhendés, détenus et expulsés. Ils peuvent aussi se retrouver bloqués en plein désert, sans ressources ni moyens de contacter leur famille. Dépourvus de toute protection, ils sont à la merci de bandes armées. Il leur arrive même parfois de disparaître sans laisser de traces », déplore M. Marti.
Près de 7 000 migrants assistés en 2013
Au centre de transit d’Agadez mis en place par la Croix-Rouge nigérienne en 2011 avec le soutien du CICR, les migrants trouvent un abri et des repas chauds servis trois fois par jour. Ils reçoivent aussi des articles de première nécessité, dont des produits d’hygiène. Cette opération humanitaire est menée en coordination avec les autorités nigériennes.
« Avec nos partenaires de la Croix-Rouge nigérienne, nous tentons de répondre aux besoins les plus criants des migrants que nous accueillons », explique Maxime Dohogne, coordonnateur des activités de protection pour le CICR au Niger. « Nous nous concentrons sur les besoins des migrants les plus vulnérables, quel que soit leur statut juridique, en leur apportant tout le réconfort que nous pouvons. Il s’agit là d’une approche exclusivement humanitaire, et nous ne nous occupons pas de limiter ni d’encourager la migration ».
En 2013, plus de 19 000 repas ont ainsi été servis à quelque 7 000 personnes, tandis que plus de 2 000 migrants blessés ou malades ont été pris en charge par le personnel médical mis à disposition par la Croix-Rouge française. Depuis le début de l’année 2014, ce sont plus de 1 100 migrants qui ont déjà bénéficié de cette assistance.
Certains migrants arrivent au centre avec des problèmes psychiatriques aigus. « Leur prise en charge n’est pas facile, mais nous finissons toujours par trouver une solution avec les services sanitaires, les familles ou les représentations diplomatiques des pays dont ils sont ressortissants », explique Ismael Mahaman, membre de la Croix-Rouge nigérienne et administrateur du centre.
Enfin, tant à Agadez que dans les antennes de Dirkou et d’Arlit animées par des volontaires de la Croix-Rouge nigérienne, les migrants peuvent rétablir le contact avec leur famille, grâce à des lignes téléphoniques mises gratuitement à leur disposition par le CICR. En 2013, plus 3 200 appels ont permis à des migrants de joindre leurs proches pour leur donner des nouvelles.
Une question de survie
Dans les cas extrêmes où des migrants se retrouvent bloqués en plein désert, et lorsque d’autres organisations humanitaires ne peuvent le faire, le CICR facilite leur transfert vers Agadez. En 2013, près de 800 migrants ont ainsi pu y arriver sains et saufs. Afin d’éviter de tels drames, la Croix-Rouge nigérienne et le CICR ont par ailleurs remis en état cinq puits d’étape, seules sources de ravitaillement en eau le long du parcours de ces migrants.