Union Générale des Syndicats de l’Economie Informelle du Niger (UGSEIN) : ’’Aidez nous à aider le pays en achetant nos produits et en nous garantissant une protection sociale décente’’
L'Union Générale des Syndicats de l'Economie Informelle du Niger (UGSEIN), l'unique centrale syndicale nigérienne à être dirigée par une femme, a fêté hier matin, dans la plus grande sobriété, la fête du 1er mai.
Ils étaient environ plus d'une centaine de manifestants, tous habillés à l'effigie de la centrale, à prendre d'assaut le village de la Francophonie pour célébrer la fête des travailleurs.
Contrairement aux années précédentes, la centrale de Salamatou Mariko, en lieu et place du traditionnel défilé, a opté pour le rassemblement de ses militants à son futur siège sis derrière le Commissariat de Police du Village de la Francophonie. Ce 1er Mai 2014 a été mis à profit pour poser la première pierre du futur siège qui sera construit sur fonds propres de la centrale.
Les militantes et militants de l'UGSEIN ont choisi cette année comme thème ''La protection sociale, un droit pour tous les travailleurs''. C'était une occasion de retrouvailles entre les travailleurs de l'économie informelle, mais aussi et surtout un moment idéal pour eux de jeter un regard critique sur leurs conditions de vie et de travail, et conséquemment poser des jalons de lendemains meilleurs.
Dans son discours commémoratif, la secrétaire générale de l'Union Générale des Syndicats de l'Economie Informelle du Niger, Mme Salamatou Mariko, a rappelé que le secteur de l'économie informelle, dont sa centrale défend les couleurs, connaît beaucoup de problèmes au Niger. Aux intermittents déguerpissements des années antérieures, sont venus s'ajouter ceux de l'année 2014 quoi a également connu ses victimes. En effets, a dit Mme Salamatou Mariko, des centaines de vendeurs de rues se sont retrouvés à la rue à cause du coût élevé des kiosques bordant les rues. Pour elle, l'économie informelle est reléguée au second plan malgré l'existence de plusieurs lois en sa faveur.
Pourtant, a souligné Mme Salamatou Mariko, l'importance du secteur informel n'est plus à démontrer, car il génère des ressources énormes et contribue pour beaucoup au Trésor Public ; et c'est également le plus grand pourvoyeur d'emplois au Niger. Il doit par conséquent, selon la SG de l'UGSEIN, avoir la place qui est la sienne.
Elle a suggéré que pour arriver à la valorisation du secteur de l'économie informelle, chaque militant de l'UGSEIN se doit de redoubler d'efforts, et c'est pourquoi elle en a appelé à l'engagement des uns et des autres, car seule l'union de leurs actions et la conjugaison de leurs efforts leur permettront de gagner le combat afin d'améliorer leurs conditions de vie et de travail.
''Notre progrès social passera par la réalisation d'un programme d'activités clair et cela sur toute l'étendue du territoire'', a-t-elle indiqué. Justifiant le thème choisi par sa centrale cette année, elle précise que c'est justement pour répondre à un besoin pressant des acteurs de l'économie informelle, celui de vivre décemment, avec un travail décent.
''On ne peut prétendre contribuer à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs de l'économie informelle, sans une organisation, d'où la création de l'UGSEIN qui, depuis le 23 septembre 2006, s'active à organiser les corps de métiers en syndicats en vue de leur regroupement dans des branches d'activité pour leur formalisation'', a-t-elle estimé.
Se prononçant sur la situation nationale, Mme Salamatou Mariko a indiqué que l'UGSEIN prend acte des efforts qui sont en train d'être faits par le gouvernement de la 7ème République pour l'amélioration des conditions de vie et de travail de la population rurale notamment par acquisition 1500 tracteurs. Elle a également mentionné l'effort d'embellissement de la ville de Niamey pour qu'elle se mette au diapason de toutes les capitales africaines, ainsi que le paiement à terme des salaires et pensions.
La centrale a aussi formulé des doléances à l'endroit du Gouvernement, notamment en sollicitant une réduction sur le prix des denrées alimentaires et les produits de première nécessité, la prise en charge totale des groupes vulnérables, l'arrêt des déguerpissements abusifs des vendeurs de rue et la prise en compte effective de la protection sociale dans l'économie informelle.
L'UGSEIN a dénoncé le comportement des maisons des téléphonies qui, selon elle, se sont enrichies par la main-d'œuvre non déclarée, citant les vendeurs des produits téléphoniques qui œuvrent sans aucun contrat, avec des allocations en dessous du SMIG. Au plan politique, la centrale déplore l'intolérance grandissante qui prévaut actuellement, cette situation due essentiellement au comportement des leaders politiques et de leurs Etats majors.
L'UGSEIN regrette les récents événements qui se déroulent en République de Centrafrique, une situation qui découle de l'inconséquence de la classe politique de ce pays.
L'UGSEIN a estimé qu'en 2014, le Niger semble amorcer un véritable tournant vers le nécessaire et incontournable développement.
Pour conclure, la secrétaire générale de l'Union Générale des Syndicats de l'Economie Informelle du Niger a lancé cet appel pathétique : ''Aidez-nous à aider notre pays en achetant nos produits, en faisant la promotion de nos produits auprès des autres, en nous garantissant une protection sociale décente''.