Le Premier ministre, Chef du gouvernement SE. Brigi Rafini a visité vendredi dernier les installations de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAN) à Gamkallé et celles de l’Office national des aménagements hydro agricoles (ONAHA) à Liboré et N’Dounga.
SE. Brigi Rafini était accompagné dans ces visites par les ministres de l’Agriculture, de la Promotion de la femme et de la protection de l’Enfant et de l’Education national, des membres de son cabinet, du secrétaire général adjoint de la région de Tillabéri ainsi que de plusieurs autres cadres centraux du ministère de l’Agriculture. Le Chef du gouvernement est allé s’enquérir de la situation de ces deux (2) structures stratégiques pour l’atteinte de la sécurité alimentaire.
Le Centre régional de la recherche agronomique (CERRA) de Niamey à Gamkallé, a constitué la première étape de cette visite du Premier ministre. Sur place, Brigi Rafini a été accueilli par le Directeur général de l’INRAN Dr Aboubacar Ichaou et tout le personnel enthousiaste. Cela se comprend aisément quand on sait que la dernière visite d’un Chef de gouvernement dans ce centre remonte à 1999.
Après le protocole, le Premier ministre a eu une visite guidée des infrastructures et équipements de cette place forme. Brigi Rafini a successivement visité le laboratoire de recherche sur les transformations alimentaires, puis ceux dédiés à la recherche et la production de semences améliorés, à la production d’aliments bétail enrichis et le laboratoire de cartographie et de classification des sols. A tous ces différents niveaux, le technicien a présenté au Chef de gouvernement les résultats de la recherche, ainsi que les technologies développées. Il s’agit entre autres de farines alimentaires, couscous et pâtisseries à base de différentes céréales, des jus naturelles, divers produits laitiers, mais aussi des machines de transformation alimentaire développées en collaboration avec d’autres structures comme le CNES, CEDERMA, etc.
Après la visite des installations, une réunion de synthèse s’est tenue autour du Premier ministre. A cette occasion, le DG de l’INRAN a fait une présentation de l’institut. Créé en 1975, l’INRAN est depuis 2010 un établissement public à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT). Il compte en 2013, quelque 335 agents toutes catégories confondues dont notamment 75 chercheurs. L’INRAN dispose aussi de cinq (5) CERRA à Niamey, Kollo, Maradi, Tahoua et Zinder (qui n’est pas encore opérationnel). Ces centres assurent les missions de recherche dans différentes dynamiques (irrigation et aménagement des forêts, défense et restauration des sols, pastoralisme, production des semences améliorées, etc.)
Dans son présentation, le DG de l’INRAN a mis en exergue, les principaux problèmes auxquels est confronté l’institut. Il s’agit notamment de l’absence de site adapté pour conditionner et conserver les résultats de la recherche, l’insuffisance de la subvention et l’absence d’un fonds de la recherche agronomique, l’insuffisance de personnel et la vétusté du matériel, les menaces sur le patrimoine foncier de l’institut, etc. Malgré ces difficultés, l’institut poursuit sa mission et avec ces résultats probants. Ainsi, d’après le directeur général de l’INRAN, cet institut a produit 60 tonnes de semences améliorées en 2012 et projette d’atteindre les 80 tonnes cette année.
Le directeur général ne s’est pas limité à énumérer les problèmes de l’Institut, il a ébauché un certain nombre de propositions de solution. C’est ainsi que M. Aboubacar Ichaou a souhaité l’affectation par l’Etat des ressources nécessaires à l’INRAN, notamment à travers une loi de programmation, la création d’un fonds national de la recherche agronomique, la valorisation de la fonction de chercheur et des autres personnels de l’institut, la sécurisation du patrimoine foncier et des infrastructures, le renforcement de la logistique et l’amélioration de la visibilité des actions de l’INRAN.
Le représentant du syndicat de la recherche agronomique a, au nom de l’ensemble du personnel, salué cette visite du Premier ministre, qui témoigne d’un regain d’intérêt pour cette structure. Il a demandé au Premier ministre d’être leur porte parole auprès du gouvernement et du Chef de l’Etat. Et par la même occasion, le personnel a émis le vœu de recevoir le Président de la République sur les installations de l’INRAN durant la campagne agricole qui s’annonce.
Après cette présentation, des échanges se sont engagés. Le ministre de l’Agriculture, M Oua Saidou a souligné que des efforts substantiels consentis par l’Etat pour sortir l’institut de la situation difficile dans laquelle il végétait. ‘’L’INRAN a connu des périodes encore plus difficiles que celles qu’a décrit son directeur général. A un certain moment, même la fourniture d’eau et d’électricité n’était pas régulièrement assurée’’ dit-il. ‘’Mais cette situation est loin derrière nous grâce aux efforts des autorités’’. Pour sa part, le secrétaire général du Haut Commissariat à l’Initiative 3N s’est dit émerveillé par les résultats de la recherche à eux présentés. Il a assuré que le Haut commissariat explorera, les pistes possibles pour une vulgarisation de ces résultats en vue de leur exploitation par les producteurs.
Tirant, la synthèse de ces échanges, le Premier ministre a indiqué cette visite a été enrichissante. Brigi Rafini a surtout insisté sur la place stratégique qu’occupe cet institut dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de sécurité alimentaire. ‘’Si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de sécurité alimentaire, nous devons doter l’INRAN des moyens dont il a besoin. Cet institut un pilier central dans le cadre de la mise en œuvre et de la réussite de l’Initiative 3N’’ a dit SE. Brigi Rafini. Et l’Etat ne va pas délaisser l’INRAN a-t-il assuré.
Déjà dans le cours terme, le Premier ministre a annoncé la volonté du gouvernement de redynamiser le Conseil national de la recherche agronomique qui est dans un état de léthargie. La Premier ministre a pris acte des différentes préoccupations soulevées par la direction générale et le personnel de cet institut. Il a aussi assuré de la volonté du gouvernement d’explorer toutes les voies possibles en vue de doter l’INRAN des moyens dont il a besoin. ‘’Des efforts ont été faits, même si ils n’ont pas atteint le niveau optimum attendu par tous’’ reconnait le Chef du gouvernement. ‘’Mais, il y a des possibilités de financement notamment à travers notre Programme de développement économique et social (PDES). Il revient aussi à l’INRAN de faire des propositions de projets convaincantes. Le gouvernement accompagnera la suite’’ a-t-il conclu.