La Confédération Nigérienne du Travail (CNT) était à l'heure des grands jours, pour la commémoration du 128ème anniversaire de la manifestation des travailleurs de Chicago qui a été réprimée dans le sang. En effet, le 1er mai a été l'occasion pour les militants de la CNT de rendre hommage aux martyrs de la lutte syndicale, et de réaffirmer leur engagement pour la défense des droits syndicaux et de l'Homme.
Forte d'une quarantaine de syndicats regroupés à travers huit fédérations de corps de métiers, la CNT a bien marqué la journée du 1er mai 2014. Le cortège a quitté le Rond-point Grand Hôtel, en passant par le Petit marché, le Rond-point Trésor, le Rond-point Maourey, avec comme point d'arrivée la Place de la Concertation à la devanture de l'Assemblée Nationale. Les militants ont défilé à pied, en véhicules légers et sur des engins lourds, esquissant des démonstrations de leurs activités et savoir-faire, sous les applaudissements du public.
Devant les employeurs, les employés et le représentant du gouvernement, le secrétaire général de la CNT, M. Sako Mamadou, a prononcé un discours dans lequel il a d'abord rendu hommage aux travailleurs de Chicago dont la manifestation pour l'amélioration de leurs conditions de vie, d'hygiène et de sécurité avait été réprimée dans le sang en mai 1886. Mais le secrétaire général de la CNT a saisi surtout l'occasion de la commémoration de ce 1er mai pour porter un regard rétrospectif sur la situation politique, économique et sociale du Niger.
Au sujet de la situation politique, M. Sako Mahamadou a relevé la mise en place de toutes les Institutions de la République après l'avènement de la 7ème République. Mais il a déploré le ''climat politique nigérien caractérisé par un regain de tension entre ses acteurs, ce qui du coup laisse très peu de place à la réflexion sur un développement durable''. Aussi, la CNT, a-t-elle appelé, la classe politique à la modération.
Par rapport la défense des intérêts matériels et moraux des militants, le secrétaire général de la CNT a dénoncé ''l'ingérence de l'administration dans le fonctionnement de ses syndicats affiliés, dans le but inavoué de les déstabiliser notamment dans le secteur de l'éducation''. M. Sako Mahamadou a réaffirmé la volonté de leur structure pour la ''stabilité politique pour le Niger'', basée sur ''l'assainissement de tous les secteurs, industries extractives, éducation, finances publiques, etc., pour que les revenus générés par l'exploitation des ressources minières soient redistribués de manière équitable''.
Cependant, le secrétaire général de la CNT a rappelé la détermination de leur centrale contre ''contre les mutations arbitraires des responsables syndicaux, les résiliations des contrats de nos militants, l'emprisonnement des syndicalistes et acteurs de la société civile dans l'exercice de leurs mandats''.
L'appréciation de la situation économique du pays a amené la CNT à demander à ''l'Etat d'orienter ses politiques sur la logique de l'économie sociale solidaire, à l'instar de certains pays qui enregistrent des résultats probants''.
Face à la flambée des produits de première nécessité, la CNT a demandé au gouvernement et à l'ensemble des employeurs d'améliorer significativement les conditions de vie de tous les travailleurs. La situation des retraités a également été évoquée par le secrétaire général de la CNT qui, dit-il, ''a le devoir de s'y pencher, d'en dégager les problèmes saillants et de proposer des solutions, pour que les services rendus à la nation par ces retraités leurs profitent dans la dignité''.
Enfin, M. Mamadou Sako a rappelé les actions que la CNT a posées, dont entre autres, la construction de son propre siège, avec un centre de formation ; la dotation d'un appareil d'échographie d'une valeur de 25 millions FCFA au Centre de Santé de la Reproduction ; l'électrification du CES de Soudouré ; le lancement officiel de la campagne sur le salaire minimum au Niger avec Wageindicator