Le Président de la République, SE Issoufou Mahamadou, a assisté, samedi dernier à la morgue de l'hôpital National de Niamey, à la levée du corps du Général de Brigade Garba Yayé, décédé le samedi 11 mai 2013 des suites d'un arrêt cardiaque, alors qu'il était en mission commandée au Mali où il assurait les hautes fonctions de Commandant en second de la MISMA. C'est une grande cérémonie qui a été organisée par notre pays pour rendre hommage à l'illustre disparu. On y notait la présence du 1er vice-président de l'Assemblée nationale, M. Mamadou Daouda Marthé, du Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Brigi Rafini, des présidents des Institutions de la République, des députés nationaux et membres du gouvernement, du Représentant spécial de la CEDEAO au Mali, M. Chaka Touré, des représentants du corps diplomatique accrédités au Niger, des Chefs d'Etat major du Burkina, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Commandant de la force MISMA et celui de la force Serval, des attachés militaires des pays et amis présents au Niger, toute la famille des forces armées nigériennes, ainsi que les autorités coutumières et les leaders d'opinion.
Les larmes à peine contenues, l'assistance mobilisée, autour du Président de la République, a rendu un dernier hommage à ce valeureux fils du pays. En prononçant l'oraison funèbre, le Général de Division Mai Manga Oumara n'a pas caché ses sa profonde affliction : « c'est avec une très grande tristesse qu'il m'échoit aujourd'hui d'adresser un dernier adieu au Général de Brigade Yayé Garba. Notre camarade a trouvé la mort subitement le samedi 11 Mai à Bamako en République du Mali, nous plongeant dans la stupeur la plus totale », a-t-il dit.
Présentant le disparu, le Général Maï Manga Oumara a rappelé que Le Général Garba Yayé est né le 31 décembre 1957 à Louloudjé dans le département de Boboye, région de Dosso. «Après une formation académique à Antsirabé à Madagascar, il a suivi un cycle de formation continue qui l'a conduit successivement : à l'Ecole d'Application de l'Infanterie de Montpellier en France, à l'Ecole des Troupes Aéroportées de Pau en France, au Command and General Staff Collège de Fort Leavenworth aux USA, à l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale de Paris en France et, au Nasser Higher Military Academy High War Collège du Caire en Egypte», a rappelé son ami et frère d'armes Maï manga Oumara.
Rappelant son parcours radieux dans le corps des FAN, il a noté que le défunt qui a été promu Sous-lieutenant, le 1er Janvier 1981, « a régulièrement gravi tous les niveaux de grades jusqu'à la consécration le 1er Janvier 2012 où il a été nommé Général de Brigade ». De même, a-t-il ajouté, « alternant entre des périodes de fonctions militaires où il a progressivement occupé tous les emplois au niveau des formations territoriales, de l'Etat major des Armées, de l'Inspection Générale des Armées et de la Gendarmerie, du Ministère de la défense Nationale comme secrétaire général, et des périodes de fonctions civiles notamment comme Préfet puis Gouverneur d'Agadez »
Le Général Yayé Garba, a encore souligné le Général Maï Manga Oumara, a représenté les FAN en Avril 1997 à la manœuvre tripartite France Togo Bénin au Togo, en Mai 1997 à la manœuvre Franco-ivoirienne en Côte d'Ivoire, en Avril 1998 à la manœuvre multi nationale Cohésion Kompienga regroupant les Armées du Bénin, du Togo, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad, de Côte d'Ivoire et du Nigeria. S'ajoute également sa participation active aux travaux des comités techniques d'Appui aux conseils du Niger dans les différends frontaliers avec le Bénin et avec le Burkina Faso.
« Toutes ces grandes qualités et services unanimement reconnus justifient ses innombrables décorations. Ainsi : Chevalier de l'Ordre national du Niger en Août 1994, Officier de l'Ordre National du Niger en décembre 1999, Médaillé des Nations Unies en mai 2001, Chevalier dans l'Ordre du Mérite du Niger en décembre 2001, Médaillé des Théâtres des Opérations Extérieures en mai 2005, Commandeur dans l'Ordre National du Niger en octobre 2005, Grand Officier dans l'Ordre National du Niger en mars 2006, Officier dans l'Ordre du Mérite du Niger en décembre 2007, Médaillé d'Or de la Défense Française : Griffe Troupes Aéroportées en août 2010, Grand Croix dans l'Ordre National du Niger en avril 2011 ».
« Mon Cher Yayé, en 35 années de carrière, tu as su marquer de ta personnalité rayonnante et de ta volonté inaltérable la marche en avant des Forces Armées Nigériennes. Ton engagement tenace et ton dynamisme motivant étaient reconnus de toutes les autorités militaires mais également des autorités civiles par ce que tu as précisément mis avec opiniâtreté et rigueur ta grande expérience au service des populations des confins de notre pays. T'ayant fréquenté régulièrement tout au long de ta longue carrière, je peux sans crainte attester que tu es parvenu avec panache au sommet des valeurs dans l'honneur, dans la dignité, dans le devoir et dont notre Armée peut légitiment s'enorgueillir », a dit le Général Maï Manga Oumarou sur un ton plein d'émotion.
Comme il l'a souligné, c'est éclairé par ce sens de l'honneur et du devoir que, jouissant de la pleine confiance de tes chefs et de tes frères d'Armes, le Général Garba Yayé avait accepté humblement d'assumer les fonctions d'Adjoint au Commandant de la Force Internationale de Soutien au Mali sous conduite Africaine (MISMA) ayant pour objet le rétablissement de l'intégrité du territoire malien. Revenant sur les circonstances de sa nomination au Commandement de la MISMA, il a confié qu'il garde encore dans son esprit ce moment où, à l'issue d'une réunion de commandement sur la crise malienne, le Chef d'Etat major des Armées, avant de se retirer est venu vers le disparu, lui disant affectueusement et avec un humour saisissant : « Tu es le volontaire désigné pour la Mission ». « En vérité, en homme intelligent et toujours porté sur l'efficacité, le Chef d'Etat Major des Armées savait que tu faisais déjà l'unanimité de tes camarades. Dès ce jour, te connaissant, je puis dire que tu t'étais engagé dans ta volonté inoxydable d'accroître une fois de plus et à travers cette nouvelle mission, le prestige du Niger à l'extérieur». Le Général Maï Manga Oumara a assuré de la solidarité et de l'aide des Forces Armées Nigériennes vers la veuve Haoua, les 5 enfants, ta famille et vers les amis de l'illustre disparu.
Pour sa part, le Représentant spécial de la CEDEAO au Mali M. Chaka Touré, a témoigné des analyses pertinentes du défunt, sur son village natal au cours des différentes rencontres, quand il s'agit de faire des propositions ou d'adopter une stratégie face à une situation précise. Il a, à titre illustratif, cité les perspectives de transformation de la MISMA en une mission onusienne. Ces expériences professionnelles l'ont toujours valu une place de choix au sein de ses pairs. Il laisse derrière lui, une veuve et cinq (5).
Peu après, le président de l'Association Islamique a dirigé la prière mortuaire et une ''Fatiha'' a été dite pour que l'âme de l'illustre disparu repose en paix. En suite, le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, s'est rendu dans la famille du défunt, afin de présenter ses condoléances.
La dépouille mortelle du Général de Brigade Garba Yayé a été transportée à Louloudjé, son village natal, où il a été inhumé. Les Forces Armées Nigériennes gardent de lui l'image d'un chef rassembleur, affable, jouissant de l'estime de ses supérieurs hiérarchiques. Que Dieu le Tout puissant, le clément, le Miséricordieux, l'accueille dans son paradis éternel. Amen !
