ABUJA -- La coopération avec la Chine est un élément critique pour permettre à l'Afrique d'accélérer sa croissance économique, a commenté lundi à Abuja Elsie Kanza, directrice du Forum économique mondial sur l'Afrique.
D'après elle, le continent africain a besoin du plus grand nombre de partenaires possibles et de mobiliser tous les investissements nécessaires pour parvenir à la croissance et à la transformation économiques.
Sous le thème "Comment forger une croissance inclusive et créer des emplois", le Forum économique mondial sur l'Afrique ouvrira ses portes le 7 mai à Abuja. L'événement, qui va durer trois jours, réunira environ 900 délégués du monde entier, parmi lesquels des leaders du monde de la politique et des affaires, ainsi que des chercheurs.
Dans une interview accordée lundi à Xinhua, Mme Kanza a souligné que le volume des investissements nécessaires au développement du continent est bien supérieur à ce que le continent lui-même peut mobiliser tout seul.
Mme Kanza a donc appelé la Chine, en tant que partenaire de la transformation économique de l'Afrique, à investir davantage dans le commerce et la transformation économique du continent africain.
L'une des sessions du forum intitulée "Partenaires dans la prospérité" sera consacrée, selon elle, à explorer d'où viennent ces nouveaux partenariats.
Tous ces partenariats et investissements, a-t-elle insisté, doivent être orientés vers une transformation structurelle de l'économie si l'on veut réussir la croissance inclusive et créer des emplois.
Au travers de divers efforts en Afrique, le continent a réussi à grandir, passant d'une période où sa croissance était très faible à la période actuelle où la croissance africaine est la deuxième du monde, a observé la directrice.
Le défi pour les économies africaines est que la croissance ne s'est pas transformée en emplois, et qu'elle n'a donc pas eu d'impact significatif sur la réduction de la pauvreté, a-t-elle noté. Le continent a également vu ses inégalités s'accentuer.
"Donc nous lançons un défi à nos leaders qui seront présents, en commençant par ce qui doit changer pour aboutir à la croissance, une croissance qui crée des emplois, qui réduit la pauvreté et qui minimise les inégalités", a-t-elle poursuivi.
L'éducation est à ses yeux prioritaire pour chercher à obtenir une croissance inclusive et la création d'emplois. Les jeunes doivent obtenir les compétences qui leurs permettront soit de créer leur propre emploi, soit d'être employés.
"Deuxièmement, il faut qu'il y ait des postes disponibles, et cela nécessite d'améliorer l'environnement des affaires, de s'assurer que les gens pensent que cela vaut le coup de lancer son entreprise et que cela peut rapporter. De cette façon cela créera l'emploi", a expliqué Mme Kanza.
Par ailleurs, il faut également de la paix et de la stabilité. "Un environnement dans lequel on sait qu'on est protégé et que nos biens et investissements sont protégés est nécessaire pour que tout cela fonctionne", a-t-elle conclu.