Depuis quelques semaines, les regards des Nigériens restent constamment rivés sur l’Assemblée nationale où les démons de la controverse et de l’impasse semblent avoir élu domicile au sein de l’hémicycle. En effet, l’impasse s’est installée lorsqu’il s’est agit de procéder au renouvellement du bureau de l’institution, précisément à propos de l’élection du 2ème vice-président.
Pour nous, peu importe l’objet de la controverse, mais le plus important, à nos yeux, c’est la façon dont nos honorables députés gèrent leur discordance de voix au niveau de la Représentation nationale. Et justement, tout le problème est là !… Car au regard de la tournure qu’a prise le débat parlementaire ces derniers jours au sein de l’hémicycle, on est bien en droit de se demander dans quelle… arène nous nous trouvons finalement. Car, à en juger par certains propos et actes, on pourrait se croire partout sauf dans ce »temple de la démocratie » qu’incarne l’Assemblée nationale. On a vu certains députés se retrousser les manches pour bondir sur des collègues d’en face ; on a entendu d’autres manier le langage de l’injure et de la grossièreté, et en direct sur les antennes de la radio du Parlement, à l’endroit de tels autres collègues.
A ceux-là, nous disons non !… Car le peuple nigérien, représenté au sein de cette auguste Assemblée, n’a pas ce visage là qu’on nous montre au sein de l’hémicycle. Le peuple nigérien est un peuple épris de paix, un peuple fier de sa dignité et de son honneur. C’est un peuple qui, parce que fortement imbibé de vertus et de valeurs démocratiques, a longtemps banni l’injure et la menace comme moyens de règlement de toute incompréhension pouvant surgir. C’est surtout ce peuple qui, depuis les temps immémoriaux, a eu la clairvoyance de tisser entre ses fils des liens solides de fraternité pour régler les contradictions, notamment à travers la parenté à plaisanterie.
C’est dire que cette atmosphère de foire d’empoignes à laquelle l’on assiste à l’hémicycle ne dépeint en rien la vision et la volonté des électeurs nigériens. Pour avoir oublié la règle la plus élémentaire de la démocratie qui implique l’acceptation des avis contradictoires, certains de nos honorables députés en sont arrivés à sombrer dans la colère noire et l’invective. Aussi, pour une fois et pour toujours, nous nous permettons de rappeler à nos honorables députés leur devoir sacro-saint de loyauté, dans tous leurs faits et actes, vis-à-vis du peuple nigérien qu’ils représentent au sein de la Représentation nationale.