Cela peut paraître paradoxal, mais pourtant, c’est une réalité palpable. Deux ministères voire trois sont logés dans l’enceinte de l’immeuble ONA- REM de Niamey. Il s’agit du Ministère de l’Energie et du Pétrole, patron de la Nigelec, de celui des Mines et du Développement Industriel et son ministère délégué au Développement Industriel.
Ces Ministères sont plon- gés dans le noir comme tous les autres. La Nigelec n’épargnent donc même pas son ministère de tutelle comme dans les maisons d’habitations qui elles, sont habituées aux coupures d’électricité. Le groupe électrogène censé prendre le relais au niveau de ces ministères est en panne depuis plus d’un an et la répa- ration tarde toujours.
Cela est-il dû au fait de l’inattention des responsables de ces ministères ou alors l’Etat ne pourra pas mettre les moyens nécessaires pour la réparation du groupe électrogène ?
En tout cas, les ser- vices de ces ministères restent blo- qués pendant plusieurs heures de la journée faute de courant électrique. Un véritable manque à gagner pour le pays où même les services les plus urgents ne pourront être assurés. Si au Ministère de l’énergie les coupures sont faites à l’instar des foyers ordinaires, alors comment songer résoudre un jour le problème du courant dans notre pays ?
Pourtant, le Ministre de l’énergie Foumakoye Gado crie à tue-tête que nous sommes sur le point de résorber ce problème crucial de courant. Et d’ailleurs, même le Premier Ministre Brigi Rafini a annoncé publiquement et officiellement en début de l’année 2013 que les coupures d’électricité ne seront qu’un lointain souvenir pour les nigériens. A l’épreuve des faits, la situation reste intacte et le statu quo perdure. En dépit de toutes les centrales et les groupes loués à grands frais sur le dos du contribuable nigérien aucune solution.
Dans toute cette affaire, les concernés restent ébahis et insensibles. Si pour les citoyens la situation ne pourra pas être réglée, au moins pour le bon fonctionnement des services publics, les groupes électrogènes doivent être réparés pour les ministères qui possèdent et être dotés pour ceux qui en ont besoin, dans l’intérêt du pays.
En tout cas, pour cette journée du mardi 7 mai 2014 et même pour les autres journées antérieures, l’ensemble de la zone des Ministères était paralysée, faute d’électricité. A partir de 14 heures déjà le doute d’une journée continue sans électri- cité gagne les agents des trois minis- tères, chacun se prépare à rentrer à la maison avant l’heure.
Pourtant, dans le cadre du fonctionnement des Ministres et pour l’effectivité du travail des agents, le Président de la Répu- blique Issoufou Mahamadou était même dans les locaux de ces trois Ministères à l’immeuble ONAREM. Ce problème ne lui a-t-il pas été exposé par les responsables des direc- tions des Ministères ? Ou alors ils ont peur de poser ces genres de débat pour éviter un jet de discrédit sur leurs départements ministériels qui sont in- capables de réparer un seul groupe électrogène en panne.
Laisser à lui- même dans cet état, ce groupe pourra être hors d’usage et la perte reviendra à l’Etat. Car les hommes passent, mais les institutions restent. S’il s’agit des indemnités et frais de missions certains fonctionnaires sont prêts à se mouiller les maillots ; mais pour le travail, l’on peut rester muet, croiser les bras et attendre une hypothétique solution.
D’ailleurs, le seul ascenseur qui travaille actuellement n’a été réparé qu’il y a moins de deux mois. Les agents ont sérieusement peur de l’emprunter pour ne pas être bloqués en cas de coupures d’électricité. Si la situation perdure, ces trois Ministres risquent d’apporter des résultats minables à l’heure des comptes.
Il en est de même pour tous les autres services étatiques qui ne peuvent pas se procurer un minimum pour leur fonctionnement. Le développement, c’est aussi et surtout l’énergie, et sans cette ressource, aucune action d’envergure ne pourra être menée quels que soient l’engagement et la motivation.