Rappelez-vous que c’était suite à un examen sans complaisance du dysfonctionnement de notre administration que l’idée du gouvernement d’union nationale a vu le jour.
L’incompétence notoire de certains de nos cadres était chaque jour citée et on s’apercevait avec amertume que nous n’arrivons même pas à consommer les crédits à nos services alloués faute de cadres aptes à produire des TDR et des cadres logiques plausibles. Il était donc urgent, devant l’afflux de capitaux importants dans notre pays, de ne pas se limiter uniquement au service des cadres de la Mouvance au pouvoir mais d’impliquer tout citoyen, de quel que bord qu’il soit, à la gestion et à la conduite des affaires du pays.
Et, pour mieux réussir cette option, il s’était agi de former un gouvernement d’union nationale pour donner carte blanche à l’exécutif pour dénicher ces oiseaux rares. Il était évident que si tous les partis politiques mettaient à la disposition du pays leurs cadres, nul doute que le Niger s‘émanciperait.
A l’épreuve des faits, il s’est passé ce dont je n’ai plus besoin de rappeler ici. Retenons que le gouvernement d’union nationale a bien vu le jour, toujours sur la base des objectifs précités. Soit. Alors, nous devons conséquemment marquer une pause et évaluer sans complaisance les résultats enregistrés par rapport justement aux préoccupations de départ. Pour ce faire, il faut d’abord commencer par examiner le profil des hommes cooptés dans cette optique.
Du ministre au simple employé coopté, a-t-on jamais respecté l’esprit de départ de ce gouvernement d’union nationale ? Des ministres, on a aujourd’hui des personnes incapables de rédiger une page de discours. Il y en a qui n’arrivent même pas à articuler et donner l’emphase qu’il faut aux textes écrits par leur secrétaire général. C’est le cas tout récemment à Maradi où le ton utilisé par une ministre ne répondait absolument pas à l’analyse de l'expert en éducation qui l'a écrit. Les cadres ?
Du poste contre soutien. On a procédé depuis le départ du LUMANA FA de la mouvance, au remplacement systématique de ses militants à tous les postes de responsabilité. Ceux qui les remplacent ont-ils leurs compétences ?
Est-ce cela l’esprit du gouvernement d’union nationale ? Il faudrait donc que l’on s’arrête et que l’on évalue ce gouvernement d’union nationale. La question de l’absorption des crédits alloués est-elle résolue ? Nos services arrivent-ils conséquemment à produire des cadres logiques pour la consommation des crédits ? Jetons juste un coup d’oeil sur le niveau d’exécution du budget national. A quel pourcentage sommes-nous ?
Ça friserait le ridicule quand on cherche à répondre à cette question. Les petits ministres délateurs et déserteurs, les petites bottes de directeurs et autres cadres endoctrinés et cooptés çà et là ne peuvent absolument pas faire le travail souhaité de redressement de notre administration. Du reste, tout le monde a compris aujourd’hui l’objectif principal qui a guidé à la formation de ce gouvernement devenu de large ouverture.
Que de recherche d’efficacité et de cohésion, ce gouvernement excelle dans la nullité et la désunion sur fond de clientélisme en tout genre. L’achat de conscience, la corruption, le népotisme et la gabegie restent les maîtres mots de ce gouvernement.
On a réellement échoué tout comme on échouera si jamais on persiste dans cette vision autocratique de gestion du pays. On ne fera jamais assez que ce que le feu Baré Mainassara a fait. Pour quel résultat ? Pauvre Niger, sacrifié à l’autel de l’inconséquence.