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Saisine de la Cour constitutionnelle: l’opposition demande la mise en accusation du président Issoufou
Publié le mercredi 14 mai 2014   |  Tam-tam


Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d’Etat
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo : Mahamadou Issoufou ,Président du Niger.


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Un autre pas de géant vient d’être franchi dans la crise politique et institutionnelle qui secoue actuellement notre pays. L’opposition parlementaire vient en effet d’adresser à la Cour constitutionnelle une requête demandant à celle-ci de :
« – Dire et juger que le Président de la République a violé le préambule et les articles 4, 8, 10, 11, 12, 46,50, 52, 62, 69, 117; 142, 148, 149, 150, 151 et 169 de la constitution;
- Dire et juger que le Président de la Ré- publique est coupable de parjure;
- Dire et juger que le Président de la Ré- publique a violé soi serment et qu’il peut être mis en accusation pour haute trahison par l’Assemblée Nationale et juger devant la Haute Cour de Justice. »

Entre autres griefs reprochés au président Issoufou notons le blocage des travaux du parlement dont les députés de l’opposition ont attribué la paternité au chef de l’Etat (voir requête).

En vérité, cette requête pour le moins musclé des groupes parlementaires de l’opposition politique est une sorte de réplique à la majorité parlementaire. Il vous souviendra que le 7 mai dernier, dans une déclaration face à la presse, les groupes parlementaire avait annoncé avoir saisi le juge constitutionnel aux fins qu’elle constate la « vacance de la présidence de l’Assemblée nationale » parce que, soutien-elle, Hama Amadou aurait violé la constitution, son serment confessionnel, le Règlement intérieur de l’Assemblée et l’arrêt N°4 de la Cour constitutionnelle. Sans que rien ne puisse dire que l’une ou l’autre de ces vœux de la majorité et de l’opposition respectivement dirigé contre le président de l’Assemblée et le président de la république puisse aboutir, ils témoignent au moins de ce que la crise qui traverse le Niger a atteint son paroxysme.

Les agressions de l’exécutif et de la majorité parlementaire sont si violentes et répétitives que l’opposition fait également montre d’un extrémisme à la hauteur de la nécessité sa survie. Depuis Août 2013, le pouvoir ne Niamey ne donne aucun répit à son contre-pou- voir constitutionnel, l’opposition. C’était d’abord, des militants et pas des moin- dres qu’il lui a arrachés. Ensuite est venu la conversion au gurisme de certains députés des groupes parlementaires de l’opposition. Ceux-ci ne jurent plus que par le nom du président de la république Issoufou Mahamadou et de son gouvernement.

Et comme si cela ne suffisait pas, la majorité obnubilée par sa relative force numérique engage une lutte implacable contre l’un des leaders de l’opposition, par ailleurs président de l’Assemblée nationale Hama Amadou. Ce n’est pas tout, voyant sans doute que sa rivale se contente de se défendre sans jamais attaquer le premier, le pouvoir s’in- vite dans les affaires intérieures des grou- pes parlementaires de l’opposition en tentant de choisir leurs représentants au bureau du parlement en lieu et place de l’opposition. Cela a eu le mérite de blo- quer la session ordinaire en cours depuis maintenant 3 semaines.

Visiblement non satisfait de tout cela, la mouvance présidentielle demande à la Cour constitutionnelle de prononcer le débarquement de Hama Amadou du perchoir de l’Assemblée. Mais en fait, que cherche le régime d’Issoufou Mahamadou ? Difficile à dire avec précision. Ce qui est, en revanche évident, est que le pouvoir de Niamey est conscient du fait que ses actes ne concourent pas à la cohésion nationale. Ses assauts répétés contre une bonne partie de nigériens dont le seul crime est de se réclamer et/ou s’identifié comme opposants au Guri system.

Si l’on ne parle pas, n’agit pas dans le sens de favoriser, maintenir et renforce la cohésion nationale, la paix et la quié- tude sociale, l’amour entre fils et filles du Niger, que fait-on alors ? That is the question ! Du reste, au vu de l’insécurité totale dans laquelle vit le président de la 2ème plus importante institution de la république du Niger depuis que les autorités compétentes lui ont retiré sa garde rapprochée, l’espoir qu’une once de sagesse visite le régime du président Issoufou s’est envolé. D’abord parce que tout nigérien ja- loux de son pays dirait que cela s’est passé sans que le Père de la nation ne soit au courant parce qu’il n’aurait jamais accepté qu’un membre de sa famille (17 millions de nigériens) soit abandonné ainsi par l’Etat censé le protéger et le défendre.

Mais lorsque l’on découvre le décret signé par Issoufou lui-même et affectant l’aide de camp du président de l’Assemblée, le dernier élément de sa sécurité rapprochée, l’on ne peut que se tenir la tête entre les mains. Il n’y a pas de doute, l’Etat est personnalisé, personnifié. L’Etat n’est plus cette chose insaisissable qui est un « monstre » selon les philosophes parce qu’il n’a pas d’Etat d’âmes. La seule valeur qu’il défend re- pose sur des principes traduits par des lois dont la Constitution. L’Etat tel qu’il devait être allait se charger de protéger Hama Amadou même contre son propre gré, non seulement, en tant que citoyen mais surtout en sa qualité de président d’institution de l’Etat.

Imaginez ! Si aujourd’hui, vous partez à l’hôpital national de Niamey pour dire aux médecins, faites moi une injection qui va me tuer, ils vont tout de suite appeler la police. Vous serez arrêté, jugez et certainement condamné. Pourtant, c’est de votre vie personnelle qu’il s’agit. Mais le fait est que la raison d’exister de l’Etat est de vous protéger même contre vous-même. C’est cela le véritable Etat. Au Niger, sous Issoufou, l’Etat est-il devenu une personne qui a des sentiments ?



Ibrahim YERO

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