Le premier verdict rendu par le juge constitutionnel semblait satisfaire les deux camps mais à sa juste valeur, il a permis aux uns et aux autres de s’arroger un certains nombre de qualités et d’at- tributs pour se prévaloir des droits et des prérogatives.
Le juge constitutionnel, garant du res- pect de l’application des lois la consacrant, est pris en rafale par les interminables requêtes à la saisine de deux bords politiques, chacun avec la même soif de triompher sur l’autre et depuis bientôt un mois.
Depuis le début du processus du renouvellement de l’Assemblée Nationale qui était au terme de son mandat, les deux camps n’arrivaient pas à s’entendre sur les dispositions déterminant les condi- tions du renouvellement dudit bureau. Apres des attaques, souvent même à la limite du supportable, livrées par les députés de la majorité comme de l’op- position, le blocage a persisté jusqu’à la fin des jours ouvrables.
A l’épreuve des faits, les populations ont véritablement compris la visée et la poussée d’Archimède qui influencent la précipitation téméraire des uns et des autres à s’accrocher à leurs intérêts manifestement contraires à ceux de l’intérêt général du peuple.
Les propos indécents, irrespectueux et indignes de la fonction du député ont été l’apanage des élus de la nation, qui, sans se soucier un seul instant de leur rôle social de représentant du peuple au sein du temple de la démocratie, se sont livrés à des injures directes et autres balivernes qui ne sauraient été souhaités par leurs représentés. Cela témoigne sans nul doute la mauvaise sélection de ceux qui doivent représenter le peuple au sein du parlement.
Ces comportements sans morale viennent ternir l’image de la fonction du député mais aussi l’encrage d’une mauvaise éducation politique et la dénaturation de l’esprit de débat contradictoire matière première de l’opinion publique et fils de la démocratie et de son enracinement. Nous sommes dans une ère où on ne peut plus défendre son point de vue sans utiliser des insultes et autres empoignades verbales souvent jusqu’aux mains. Très lamentable, cette situation met à nu les défaillances des mécanismes de cons- truction de la nation et de l’enracinement de la démocratie dans notre pays.
Depuis fort longtemps, les politiciens, acteurs de la société civile, les syndicats, les medias, chefs coutumiers, enfin les forces vives de la nation, selon les époques et les régimes se sont attelés à faire de la création des valeurs sociales prometteuses, leur dernier souci au profit de celui qui dirige et au détriment de la grande masse des nigériens qui attendent toujours d’être secourus et protégés des germes du malheur et de la querelle entre les populations.
Ils n’ont pas daigné, pour la plupart, et en fonction des évènements, de laisser et de fabriquer pour le compte de la progéniture une tradition de vie et de valeurs sociales compacte et saine, en même de garantir un environnement de vie favorable pour tous les citoyens.
C’est très dommage qu’on en arrive là, là où tout est dénudé de sens et d’utilité que s’il est lié à une quelconque connotation ou considération politique. La politique, malsaine, mal pratiquée et entretenue au Niger n’a fait et ne fait que des dégâts dans le rang des bonnes mœurs sociales et communautaires. On aurait souhaité sans risque de tromper, un retour à la source pour repartir à zéro et reprendre l’œuvre de construction nationale très chère à tous les fils et filles de ce pays.
Le ping-pong des députés à l’assemblée semble trouver un espoir de son dénouement par la mise en place d’un comité tripartite composé de 15 membres dont 5 députés de la majorité, 5 de l’opposition, la vraie et 5 députés dissidents, bien qu’ils ont interdit de les qualifier ainsi, mais plutôt les appelés députés de l’opposition qui ont accepté de soutenir les actions du Président de la République, ajouté au Président de l’Assemblée Nationale pour discuter ensemble en dehors des brouhahas inutiles en vue de trouver les voies et moyens pour enrayer définitivement la crise.
Les conclusions de la première rencontre ne sont pas livrées à la presse mais une suite des pourparlers est prévue dans les jours à venir. Dans l’espoir que tout se termine sur un bon consensus ou compromis qui, jadis, a été le propre de nos politiciens sauf au cas où les intérêts personnels et égoïstes des uns et des autres ne sont pas en jeu. Que Dieu sauve le Niger et son peuple.