Le Niger, pays sahélien très pauvre, compte actuellement plus de 17 millions d’habitants, contre environ 10 millions en 2001, a appris mercredi l’AFP auprès de l’Institut national de statistiques (INS, officiel).
La population totale du Niger est de 17.138.707 habitants, composée de 8.619.889 femmes (50,3%) et 8.518.818 d’hommes soit 49,7%, selon un recensement mené fin 2012 par l’INS.
Les jeunes de moins de 15 ans représentent 51% de la population, note l’étude.
Sur les huit régions, les plus peuplées sont Zinder (centre) qui concentre 20% de la population et Maradi (sud-est) plus de 19%.
Niamey, la capitale abrite un peu plus d’un million d’habitants.
L’étude révèle que le taux d’accroissement annuel a grimpé à 3,9%, contre 3,3% (en 2001), et le taux de fécondité est demeuré très fort avec 7,1 à 8 enfants par femme.
D’après les projections officielles, la population du Niger, souvent confrontée à de graves crises alimentaires en raison de la sécheresse, atteindrait 21 millions d’habitants en 2025 et 56 millions en 2050.
Pour espérer ramener sa courbe démographique à 2,5% d’ici 2015, le Niger a adopté depuis 2008 une politique visant à faire grimper le taux de contraception de 5% à 11% et obtenir une réduction de l’indice de fécondité à 5 enfants par femme.
Mais ces programmes officiels se heurtent souvent aux réticences des organisations islamistes qui les perçoivent comme des "moyens dictés par l’Occident" et visant à "stopper les naissances".
En visite lundi à Maradi, une des régions fortement influencée par des courants islamistes venus du Nigeria voisin, le président Mahamadou Issoufou a plaidé pour une maîtrise de la démographie et demandé aux parents d’inscrire leur fille à l’école.
"Nous devons procréer de manière responsable, c’est-à-dire avec la pleine conscience que nous avons le devoir de nourrir, d’éduquer, de soigner les enfants que nous mettons au monde", a-t-il déclaré M. Issoufou.
"Nulle part dans le Coran, il n’a été dit que l’acquisition du savoir est exclusivement réservée aux hommes", a-t-il lancé.
Au Niger, les mariages et les grossesses précoces, qui empêchent les filles d’aller à l’école, sont très en vogue dans les zones rurales.