Le terrible bilan humain des attentats d'Agadez et Arlit, perpetrés le 23 mai, ébranle le système sécuritaire du Niger. Une forte présence sur le terrain et une étroite coopération avec les Occidentaux n'ont pas empêché le Mujao de mener à bien ses attaques.
En visant quasiment simultanément une caserne de l’armée nigérienne à Agadez et le site de la mine d’uranium d’Arlit, le 23 mai à l’aube, les jihadistes ont frappé le Niger au cœur de son dispositif sécuritaire. Ils ont attaqué deux symboles de la doctrine militaire élaborée à Niamey depuis deux ans, qui repose sur deux piliers : forte présence sur le terrain et étroite coopération avec les puissances occidentales.
Après la chute de Mouammar Kaddafi en octobre 2011, les autorités, qui craignaient un retour massif des Touaregs nigériens combattant aux côtés du « Guide » libyen, ont mis en place l’opération Mali Béro, qui mobilise des centaines de soldats (dont 500 sont basés à Arlit) et des moyens matériels importants (pick-up, hélicoptères et avions de reconnaissance). Objectif : contrôler tout le nord du pays et dissuader les hommes armés de pénétrer en territoire nigérien.