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La crise politique s’étale au grand jour
Publié le vendredi 16 mai 2014   |  Nigerdiaspora


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou et Issoufou Mahamadou


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La hargne vindicative du PNDS vis-à-vis de l’ex allié Hama Amadou, Président de Loumana FA est entrain d’entraîner le pays dans une crise politique sérieuse.

Mais ce serait un tort de croire, et c’est ce qui apparait à travers les propos des différents protagonistes, que ce différend résume en lui seul une crise qui trouve véritablement son fondement dans une succession de faits incongrus et mal gérés qui ont progressivement altérés la maturation de notre démocratie.

A l’avènement du multipartisme issu de la transition politique au début des années 90, la première crise politique (une crise de leadership) s’est traduite par une mésalliance entre deux adversaires irréductibles : la MNSD Nassara (l’ancien parti Etat) et le PNDS Tareya avec pour principal objectif le contrôle du pouvoir politique. La cohabitation politique qui en a résulté a été cahotique du fait de certaines intransigeances conflictuelles : les protagonistes poursuivants des objectifs antagoniques.

Le PNDS au fond n’avait aucun intérêt avec un parti politique avec lequel il n’avait aucune affinit idéologique. Hama Amadou ne s’y trompe guère quand il dit que Issoufou Mahamadou a toujours été un adversaire politique.

C’est dire que la transition politique était animé par des acteurs qui avaient chacun ses arrières pensées. Il y’avait péril en la demeure et, quoiqu’en pensent les uns et les autres, l’intervention des militaires était tout à fait justifiée pour autant que l’armée observe une stricte neutralité. Hélas ce ne fut guère le cas.

En effet, la première intention du chef de la junte, le Général Barré Mainassara était de remettre le pouvoir au MNSD. Il a fallu en dernière instance l’intervention des Chefs traditionnels, pour l’en dissuader sous le prétexte qu’un tel parti pris pouvait conduire à la guerre civile !

Si les deux mandats du Présidents Tanja Mamadou et le contrôle du pouvoir par le MNSD a permi au Niger de vivre une bonne période de stabilité politique c’est bien parce que la majorité au pouvoir et l’opposition avaient chacun au niveau de leurs alliances, une cohérence relative.

Après moult péripéties, le récent rabibochage de LUMANA (un parti qui partage les mêmes convictions idéologiques que le MNSD apparait de ce point de vue comme une alliance contre nature au seul fin de permettre à la nouvelle formation de conquérir le pouvoir. Autrement dit, ce regroupement portait en son sein les germes de sa dislocation future d’autant que les deux partis sont dirigés par des fortes personnalités. Le retour actuel de LOUMANA dans son parti d’origine n’a donc rien de surprenant.

LE PRESIDENT VIRTUELLEMENT EN COHABITATION

A ce qu’il semble le PNDS s’est juré de débarquer Hama Amadou de la Présidence de l’Assemblée Nationale car les dirigeants car les dirigeants de ce parti sont convaincus que si leur ancien allié est passé à l’ennemi c’est dans le but, à terme, de mettre le Président Issoufou en cohabitation. C’est là faire un mauvais procès à Hama et au mauvais moment.

En effet tout observateur de la scène politique nigérienne sait, que n’eut été les bricolages des autorités de la transition, le PNDS et ses alliés ne représentent pas la majorité pour la simple raison que l’Assemblée actuelle est loin d’être représentative.

En son temps même le PNDS qui avait promis d’organiser des législatives anticipées sur le conseil de certains partenaires au développement, l’avait reconnu. L’idée d’un gouvernement d’union nationale proposée par Issoufou lui-même provient de cette constatation.

En fait si le PNDS apparait comme le parti le plus dirigiste de la scène politique nigérienne avec un taux d’adhésion très élevé dans le milieu enseignants, cette formation politique , en dehors de l’électorat captif d’Illéla, région d’origine de son leader, n’a jamais pu susciter l’enthousiasme auprès des masses populaire.

Son électorat réel qui stagne à moins de 25¨% est compensé l’activisme de ses dirigeants et surtout leur capacité de manoeuvre. Aujourd’hui, avec départ de Hama Amadou de la majorité, la question ne se pose même plus de savoir qui de l’opposition et de la majorité est majoritaire au pays ! Dès lors on mesure le désarroi actuel des dirigeants ?

UNE AMBIANCE DE FIN DE REGNE

Dans une livraison précédente nous avons ausculté le bilan du régime Issoufou, nous avons estimé que l’essentiel restait à faire ; à savoir l’amélioration des conditions de vie des Nigériens, la lutte contre la corruption et l’impunité, le répression de l’enrichissement illicite …

Toutes choses qu’une communication tapageuse sur des réalisations n’arrive pas à occulter aux yeux des populations qui vivent douloureusement les frustration de la fracture sociale. Pendant qu’une minorité de Nigériens s’enrichissent éhonté ment, la grande masse a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Voilà des problèmes auxquels il faut s’attacher si l’on veut l’adhésion des populations du pays et non les brigades d’applaudissement mobilisés à la faveur de visites préparées !

Zacky

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