Le ministre du Redressement productif a vanté les compétences du groupe français pour la construction d'une ligne de chemin de fer au Niger.
Qui a dit que le ministre du Redressement productif n'aimait pas les entreprises? Il vient d'écrire une lettre qui prouve le contraire. Ce courrier, daté du 26 mars et que L'Express a pu consulter, est adressé à Mahamadou Issoufou, président du Niger. Le tapuscrit est agrémenté de quelques marques de sympathie à l'intention de "Mahamadou".
Que veut "Arnaud"? Plaider la cause du groupe Bolloré, candidat à la construction d'un chemin de fer reliant Niamey, capitale du Niger, à Abidjan en passant par le Burkina Faso, et d'une autre ligne reliant Niamey à Cotonou, au Bénin.
Le groupe français est "crédible et expérimenté", il a le "soutien de la France", écrit le ministre. L'existence d'une telle lettre a de quoi surprendre, alors que François Hollande a dit vouloir rompre avec les vieilles pratiques de la Françafrique, qui fait du continent la chasse gardée politique et économique de la France.
Interrogé par L'Express, Arnaud Montebourg répond que, au mois de février, le président Issoufou s'étonnant auprès de lui de l'absence de candidature française, il avait pris contact avec Vincent Bolloré, dont le groupe possède des ports en Côte d'Ivoire.