Les chefs de mission d’observation électorale en Guinée-Bissau ont lancé un vibrant appel aux différents acteurs de la vie politique nationale et souligné le «grand sens des responsabilités» avec lequel ils se dirigent vers les urnes pour le second tour des élections présidentielle et législatives, prévu dimanche 18 mai 2014.
Dans une déclaration présentée ce samedi 17 mai à Bissau, à la veille d’un scrutin censé mettre un terme à une transition de deux ans ouverte par le coup d’Etat militaire d’avril 2012, les chefs de mission jugent que ces élections devraient permettre d’assurer le retour du pays à la normalité constitutionnelle et démocratique.
La déclaration, lue au nom de ses homologues par l’ancien chef de l’Etat du Mozambique, Joachim Chissano, président de la mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA), salue le déroulement pacifique du premier tour, tenu le 13 avril 2014, et se félicite du «taux de participation impressionnant» enregistré à cette occasion.
Elle se réjouit en outre du «professionnalisme exemplaire» démontré par les organes de gestion des élections, de la transparence et de la crédibilité du processus, ainsi que de l’acceptation universelle des résultats, encourageant toutes les parties prenantes à maintenir le même sens des responsabilités pour la journée du 18 mai.
«Nous demandons à la Commission nationale électorale (CNE) de maintenir le même esprit de professionnalisme, d’intégrité, de transparence et d’impartialité (et) prenons note de la conduite professionnelle des forces de défense et de sécurité dans le cadre du processus électoral», a lu M. Chissano, en présence notamment du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo.
Entouré de ses homologues de la CEDEAO, de l’Union européenne, de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et des Etats-Unis, M. Chissano a encouragé les forces de défense et de sécurité à «maintenir la même posture pendant et après l’élection pour aider à maintenir un environnement pacifique propice à la réussite du processus électoral».
Les chefs de mission d’observation électorale ont aussi exhorté les candidats et les partis politiques ainsi que leurs partisans à accepter, dans un esprit de responsabilité et de patriotisme, les résultats de l’élection et de ne recourir qu’à des moyens exclusivement juridiques et constitutionnelles pour formuler d’éventuels griefs en vue d’obtenir réparation.
«Nous voulons aussi rappeler que la CNE est la seule autorité légalement mandaté pour annoncer les résultats. Nous demandons donc instamment à toutes les parties prenantes de respecter strictement cette disposition et de s’abstenir de toute proclamation prématurée du résultat du scrutin», a dit l’ancien président mozambicain.
Selon M. Chissano et ses homologues, l’aboutissement du processus électoral ouvre la voie à la restauration de l’ordre constitutionnel et à la création des conditions nécessaires pour relever les défis structurels et de développement que connaît la Guinée-Bissau, avec le soutien de la communauté internationale.
A noter que la commission d’observation électorale de la CEDEAO, forte de 120 membres, est présidée par le Pr Amos Sawyer, ancien président du gouvernement intérimaire d’union nationale du Libéria, assisté de l’ex-Premier ministre de la Guinée, Kabiné Komara.