En 2013, la croissance du PIB réel a atteint 3.6 % contre 11.1 % en 2012, en raison du ralentissement de la production dans les secteurs agricole et minier.
Des programmes sont mis en œuvre pour atténuer la vulnérabilité aux chocs climatiques et renforcer la gestion des ressources naturelles, mais le développement du secteur privé demeure un défi.
La faiblesse de l’appareil de production ne permet pas une pleine insertion à court terme dans les chaînes de valeur mondiales (CVM). Pour autant, il existe des opportunités dans les industries agroalimentaires, extractives et manufacturières.
Après une croissance de 11.1 % en 2012 tirée par le démarrage de la production de pétrole brut et une bonne récolte agricole, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel s’est établie à 3.6 % en 2013. Ce repli s’explique par le ralentissement de la production agricole affectée par un déficit pluviométrique au cours de la campagne agricole 2013/14 et par le ralentissement de la production minière, conséquence des arrêts temporaires survenus dans certains sites uranifères et aurifères. L’inflation est restée maîtrisée en dessous de la norme communautaire de 3.0 %, grâce aux actions sociales menées par l’État et à une campagne agricole 2012/13 satisfaisante. Avec l’augmentation de la production de la raffinerie de pétrole de Zinder et celle des mines d’uranium et d’or, les perspectives pour 2014 et 2015 font état d’une reprise de la croissance économique, avec des taux respectifs de 6.0 % et 6.2 %, soumise toutefois à quelques risques. Ces risques concernent la persistance de poches d’insécurité le long des frontières Sud et Nord du Niger, la forte exposition de l’économie aux chocs climatiques et la récurrence des crises alimentaires.
Le Niger a initié plusieurs programmes dans le cadre du plan de développement économique et social (PDES 2012-15), avec l’objectif d’impulser une croissance soutenue et inclusive. Dans ce cadre, la mise en œuvre de l’initiative 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens) a contribué à l’augmentation de la production irriguée. Le pays s’est doté d’une charte nationale de bonne gouvernance dans la gestion des ressources minérales et a atteint en 2012 le statut de conformité totale de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Mais le développement du secteur privé à même d’accompagner la diversification de l’économie nécessaire pour la croissance inclusive reste un défi. Le Niger n’a pas entrepris de réforme majeure en matière d’amélioration du climat des affaires. Il a vu la part du secteur privé moderne s’effriter au cours des deux dernières décennies, au profit du secteur informel.
L’insertion du Niger dans les chaînes de valeur mondiales (CVM) est timide en raison d’un appareil de production peu développé. Les secteurs des industries agroalimentaires, extractives et manufacturières peuvent toutefois offrir à terme des perspectives de développement. À condition de mettre en oeuvre des politiques visant à améliorer l’environnement des affaires et à favoriser une plus grande interconnexion entre les secteurs d’activités, notamment le secteur minier et le reste de l’économie.