Des puissantes déflagrations suite aux explosions simultanées des deux voitures piégées très tôt ce matin jeudi 23 mai 2013 ont réveillé les habitants des deux principales villes du Nord, Agadez et Arlit. Selon la Radio France Internationale (RFI), la première explosion s’est produite devant un camp militaire situé au Nord Est de la ville d’Agadez.
C’est une voiture 4x4 bourrée d’explosif qui a sauté. Très vite la réaction des militaires Nigériens ne s’est pas faite attendre a indiqué RFI. S’agissant d’Arlit, selon toujours la même source, à l’image de l’attaque de la raffinerie d’IN-AMENAS en février dernier en Algérie, les assaillants se sont servis d’un bus de la société pour pénétrer dans les installations de la SOMAIR. Heureusement, au moment où ils s’apprétaient à atteindre la porte d’entrée, le bus a explosé et ces derniers ont tous perdu la vie. Dans un communiqué publié par le Ministère de la défense nigérien, le bilan de ces deux attentats est de 20 morts dont 1 civil et plus de 50 blessés dont 6 grièvement.
Interrogé ce matin par nos soins, un habitant de la ville d’Agadez a indiqué que la zone est en état d’alerte et que des combats se poursuivent dans les corris des alentours de la ville où les bandits armés ont été repérés. Les assaillants seraient des éléments du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) qui dans leur debandade suite à l’opération serval qui se poursuit au Nord Mali, se sont infiltrés au Nord du Niger.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que des militaires français qui quadrillent les installations minières de la SOMAIR et de la COMINAk sont aussi sur le qui-vive.
Ces attaques qui interviennent quelques jours après l’appel lancé par l’Emir d’AQMI au Magreb dans lequel il a demandé aux adeptes du terrorisme international de frapper les intérêts de la France partout dans le monde. Cependant pour les obsvervateurs de la situation sécuritaire au Sahel, les attentats de ce matin ne sont pas étrangers à la participation active du Niger au sein de la MISMA. Car il faut le rappeler, ce sont les troupes nigériennes qui contrôlent la ville de Gao et ses alentours, l’ancien quartier général du MUJAO au moment fort de l’occupation du Nord Mali.
Depuis le déclenchement des hostillités en mars 2012 et puis des opérations de libération du Nord Mali, qui ont débuté le 11 janvier dernier, c’est pour la première fois que la présence d’un groupe terroriste se manifeste sur le territoire nigérien.
