Un proche du président du Parlement du Niger Hama Amadou, passé dans l'opposition, a été arrêté mercredi par la police, qui l'accuse d'avoir participé à une attaque contre la maison d'un député de la majorité, a annoncé son parti.
"A notre grande surprise, nous avons appris que le président de la coordination de Niamey de notre parti, Soumana Sanda, a été interpellé pour de soi-disant +coups de feu chez le député Ben Omar+", un élu proche du régime, a affirmé Bakary Saïdou, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), le parti que dirige Hama Amadou.
"Des éléments de la police ont procédé à son arrestation à son domicile à 06H00 locales (05H00 GMT), a annoncé la radio privée Anfani.
La police a confirmé à l'AFP l'arrestation de Soumana Sanda, ministre de la Santé de 2011 à 2013, qui avait refusé un autre portefeuille offert par le président Mahamadou Issoufou en août 2013, lorsque Hama Amadou avait rejoint l'opposition.
D'après un communiqué de la police lu à la télévision publique, trois hommes circulant à moto ont mitraillé dans la nuit de lundi à mardi la façade du domicile de Mohamed Ben Omar, quatrième vice-président du Parlement et membre de la coalition au pouvoir.
Les tirs n'ont fait aucune victime, assure la police.
Mi-février, des hommes avaient tiré sur la résidence à Niamey d'Hama Amadou, absent au moment des faits, sans faire de victimes. Le parquet avait ouvert une enquête, dont les conclusions ne sont pas encore connues.
Le climat politique est très tendu entre le régime et l'opposition à deux ans de la présidentielle de 2016.
Un juriste, Boubacar Hassane, accusé d'avoir "jeté le discrédit" sur la Cour constitutionnelle pour avoir critiqué l'un de ses arrêts, a été écroué lundi. La Cour avait accusé Hama Amadou, passé à l'opposition, de "violer la Constitution" en "bloquant" des travaux au Parlement.
Selon ses partisans, M. Amadou sera l'un des principaux concurrents du président Issoufou à l'élection de 2016.
Une dizaine de personnes, pour la plupart journalistes, militants ou opposants, avaient déjà été arrêtées puis relâchées en début d'année pour des délits d'opinion.