Les forces spéciales ont aidé l’armée du Niger à libérer les élèves officiers pris en otages après deux attentats revendiqués par le leader islamiste Mokhtar Belmokhtar qui serait en vie.
Un assaut des forces nigériennes et françaises a mis fin hier à Agadez à la prise d’otages qui avait suivi l’un des deux attentats suicides ayant fait la veille une vingtaine de morts dans le nord du Niger. L’assaut a eu lieu dans un bâtiment du camp où avaient été retenus des élèves officiers. Deux ou trois terroristes auraient été tués selon le ministère de la Défense du Niger. Mais la nouvelle du jour est le retour du « borgne », le chef djihadiste Mokktar Belkmokhtar. Donné pour mort par le Tchad en avril, l’islamiste Mokhtar Belmokhtar, chef dissident d’Al-Qaida au Maghreb islamique, est vivant et combattant.
Nouvelles menaces
Le chef terroriste du groupe « les Signataires par le sang » a menacé hier de lancer de nouvelles attaques au Niger après les attentats de jeudi perpétrés contre un site d’uranium du groupe nucléaire français Areva à Arlit, et contre l’armée nigérienne à Agadez. Les deux attentats revendiqués par les islamistes du Mujao ont été « supervisés » par le djihadiste algérien. Ils ont fait une vingtaine de morts.
La menace brandie hier par Mokhtar Belmokhtar, alias « le borgne » dans un communiqué diffusé via des sites islamistes est pour le moins surprenante. L’ex-chef d’Aqmi, après une prise d’otages massive en janvier sur un site gazier en Algérie, a annoncé de nouvelles actions au Niger, pour la première fois victime d’attaques de ce genre. Mais Belmokhtar menace également la France et tous les pays engagés militairement au Mali.
Intervention justifiée
Le groupe islamique met en garde « tous les pays qui ont l’intention de participer » à la force africaine déployée au Mali, « même au nom du maintien de la paix ». « Ils goûteront à la saveur de la mort », clame le communiqué, qui assure que « les colonnes de djihadistes et de candidats au martyre se tiennent prêtes et n’attendent qu’un ordre pour foncer sur leurs cibles ».
Cette menace justifie en partie l’intervention française. François Hollande a jugé essentiel que le nord du Niger ne devienne pas un « sanctuaire islamiste », comme le nord du Mali voisin l’était devenu en 2012, avant que les groupes djihadistes n’en soient délogés depuis janvier par une opération franco-africaine.
Le Président français a vu dans les attentats au Niger « une preuve supplémentaire de la nécessité de soutenir l’Afrique contre le fléau » du terrorisme, notamment les pays du Sahel ».