NIAMEY - Le président nigérien Mahamadou Issoufou a reçu samedi ensemble des représentants du gouvernement malien et des responsables touareg du Nord du Mali pour tenter de débloquer la situation à Kidal, ville occupée par des groupes armés touareg.
Il s’est d’abord entretenu avec Tiébilé Dramé, émissaire du président malien Dioncounda Traoré pour le Nord du Mali.
A sa sortie, l’envoyé de Bamako a indiqué à la presse que sa visite avait pour objet de "débloquer la situation, faire en sorte que les élections se tiennent sur toute l’étendue du territoire national".
Une élection présidentielle est prévue en juillet au Mali, mais est suspendue à une solution à Kidal (nord-est), ville occupée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et un autre groupe armé touareg, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), qui refusent le retour de l’armée et de l’administration maliennes.
Le chef de l’Etat nigérien a ensuite reçu ensemble Tiébilé Dramé et d’autres représentants de Bamako, ainsi qu’une délégation du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation créée début mai pour fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord.
Concernant le problème de Kidal, le secrétaire général du HCUA, Mohamed Ag Intalla, a déclaré: "si tout le monde s’implique pour nous aider, ça va aller".
Mahamadou Issoufou a conclu ses entretiens en recevant seul le ministre malien de la Défense, le général Yamoussa Camara.
Le MNLA, groupe touareg autonomiste et laïc, avait conquis en 2012 le Nord du Mali avec des islamistes armés, qui en ont ensuite évincé ces rebelles touareg.
Une opération menée par la France et des troupes africaines, notamment nigériennes, a permis depuis janvier de reprendre le contrôle du Nord aux jihadistes tels Ansar Dine, dont le MIA est une dissidence.
Le Niger, confronté par le passé à des rébellions touareg, a été frappé jeudi par un double attentat-suicide qui a fait une vingtaine de morts, essentiellement des militaires, dans le nord du territoire.
Les attaques ont été revendiquées par Les Signataires par le sang, groupe du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des mouvements islamistes qui occupaient le Nord du Mali en 2012.
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