L'enquête avance, à Arlit, cité minière du nord du Niger où un site du groupe nucléaire français Areva a été visé par une attaque jihadiste à la voiture piégée, jeudi 23 mai, en même temps qu’une caserne d’Agadez, la métropole du Nord-Niger.
Les dégâts sur les installations minières sont importants. Les équipes sur place s'interrogent sur la bonne connaissance des lieux qu'avaient les terroristes. À Arlit, les dégâts sont considérables. Au moins trois bâtiments ont été touchés à l’intérieur du site. L’atelier de broyage était visiblement la cible des kamikazes. Ceux-ci « se sont faufilés en moins d’une minute, à travers les deux portails qui, pourtant, étaient censés rester fermés », a rapporté le directeur du site au ministre nigérien des Mines, venu constater les dégâts sur place.
Les assaillants se sont glissés entre deux véhicules.
Deux véhicules se sont présentés à l’entrée, et les terroristes ont donc pu se glisser entre les deux, avant de foncer directement dans la zone : un triangle formé par l’atelier de broyage, la salle de contrôle et la centrale électrique, qui constitue peut-être l’endroit d’où ils étaient le plus à même de faire un maximum de dégâts. Les travaux devraient durer « au moins deux mois », a précisé le directeur du site, ajoutant qu’il est encore difficile de chiffrer l’étendue des dégâts.
Suspicions de complicité interne.
L’enquête est toujours en cours. La police scientifique est sur place et essaie de rassembler les pièces de la voiture qui se sont éparpillées au moment de l’explosion. Ils ont retrouvé le châssis, et ont également retrouvé des bouts de corps des kamikazes. Mais probablement pas suffisamment pour permettre de les identifier. Les enquêteurs évoquent la découverte de pièces qui pourraient permettre d’identifier le véhicule. On sent cependant un véritable désarroi, sur place, à la fois de l’équipe dirigeante de la Somaïr et des employés.
Ils ne comprennent pas comment les kamikazes ont réussi à savoir exactement à quel moment se présenter – c'est-à-dire à 5 h 20, au moment d’une relève – et où frapper, sans qu’il y ait de complicité interne.