Niamey (Niger) - Le président nigérien Mahamadou Issoufou a mis les dernières attaques suicides dans son pays sur le compte du terrorisme importé du sud de la Libye, rappelant avoir déjà attiré l’attention sur le fait que la situation qui prévaut dans ce pays est une menace pour la stabilité du Sahel.
S'exprimant samedi lors d'une interview à France 24, M. Issoufou a averti que la Libye était une “source de déstabilisation pour les pays du Sahel” et décrit le double attentat suicide de la semaine dernière contre une caserne et un site minier au Niger comme une claire indication de cette menace.
“J'avais averti qu'une crise du genre somalien en Libye, serait encore plus dangereuse pour la région”, a souligné Mahamadou Issoufou, lors de cette interview faite au terme de sa rencontre avec des hauts responsables de firme française Areva, propriétaire de la mine qui a été l'une des cibles des kamikazes.
M. Issoufou a reconnu que les nouvelles autorités libyennes faisaient de gros efforts pour faire faces aux défis sécuritaires dans le sud du pays, précisant cependant quelles n'étaient pas en mesure d'empêcher d'autres infiltrations dans les pays voisins.
Quelque 24 soldats, un civil et 11 militants islamistes auraient été tués dans ces attentats, les premiers au Niger depuis la fin des huit mois d'émeutes en Libye qui ont eu finalement raison du régime de Mouammar Kadhafi.
Le dirigeant islamiste algérien, Mokhtar Belmokhtar a été cite comme étant la tête pensante des attentats de jeudi contre la base militaire d'Agadez et la mine d'uranium Somair à Arlit, une propriété de la firme française Areva.
Le bataillon des signataires par le sang dirigé par Belmokhtar avait publié un communiqué dans lequel il reconnaissait avoir mené les deux attaques en partenariat avec Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) qui dans un communiqué précédent avait également revendiqué la responsabilité des attentats suicides.
Depuis le renversement de Mouammar Kadhafi, des groupes armés ont refusé de désarmer ou de rejoindre l'armée, rendant les rues de plusieurs villes et autres localités du sud de la Libye ingouvernables.
La rébellion touareg et islamiste dans le nord du Mali serait également le fait de groupes qui ont réussi à stocker d'importantes quantités d'armes en provenance de la Libye post-Kadhafi.