Le lundi 06 Mai 2013, Ibrahim Foukori, l'ancien Administrateur de la Société Nigérienne d'Electricité a été arrêté et placé sous mandat de dépôt au camp pénal de Kollo, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Niamey.
Député national au titre du Mouvement national pour la société de développement (MNSDNASSARA), proche de l'ancien Président Tandja Mamadou, M. Ibrahim Foukori a été arrêté pour blanchiment d'argent. Cette affaire relative à la gestion d'un don de matériels offert par le Nigeria à la Nigelec dans le cadre du programme spécial du Président de la République de l'époque, est estimée à environ 4 milliards de francs CFA. Face à cette situation, le bureau de l'Assemblée Nationale s'était réuni pour débattre de la question, comme l'avait promis le Président de cette institution lors de son discours d'ouverture de ladite session.
Il s'agirait d'organiser un rencontre périodique pour s'entretenir des questions de la nation. Lors de cette rencontre, dans l'unanimité, les députés de la majorité et de l'opposition étaient d'accord qu'il y a violation de la constitution. Et selon notre source, Hama Amadou a attiré l'attention de tous les députés, surtout ceux du groupe parlementaire PNDS-Tarayya qu'il n'est pas question de reculer, l'Assemblée Nationale doit aller jusqu'au bout pour le respect et la crédibilité de l'institution. Il a été demandé aux députés du groupe parlementaire de l'ARN de ne poser aucun acte, car c'est une affaire de l'Assemblée Nationale.
C'est ainsi, qu'une lettre a été adressée au gouvernement et le Président de l'Assemblée a reçu le Premier ministre, Chef de gouvernement Briji Raffini afin de régler cette affaire à l'amiable tout en respectant la constitution et la procédure pour toute arrestation d'un député. Après plus de deux (2) semaines, rien à signaler, c'est le statu quo.
A cet effet, le groupe parlementaire de l'ARN décidera certainement à prendre toutes ses responsabilités face à un gouvernement qui excelle dans l'incapacité de s'attaquer aux problèmes réels auxquels est confronté le peuple nigérien ou d'anticiper sur les évènements, en particulier les différentes violations de la constitution, la question de la gestion des ressources minières et pétrolières, de la précarité sans précédent dans laquelle vit le peuple nigérien, de l'injustice entre les citoyens, des multiples entraves aux libertés fondamentales des citoyens signes précurseurs susceptibles de provoquer l'incivisme et la révolte populaire vis-à-vis d'un régime oppressif.
A ce lot s'ajoute, un manque de vision politique et l'amateurisme des autorités de la renaissance qui n'ont pas de réponse appropriée à la situation actuelle de notre pays, si ce n'est celle de la dérive autoritaire du pouvoir au moyen de la force sauvage et de la violence gratuite et préméditée, en usant de balles réelles contre des citoyens innocents qui n'attendent du régime que la prise en compte de leurs préoccupations légitimes. Un pouvoir dont les Autorités sont pour la plupart atteintes de cataracte politique, au point de se suborner ellesmêmes, en croyant illusionner le peuple nigérien, à travers de faux bilans de gestion; un pouvoir dont les gouvernants se plaisent dans la mauvaise gestion et les scandales politico-financiers, donnant ainsi naissance au " Gurigate ".
Depuis cette rencontre entre les députés, la panique s'est installée au sein du principal parti au Pouvoir du Président de la République. Les députés et autres personnalités du PNDS-Tarayya ne cessent de multiplier les contacts avec certains députés des autres formations politiques de la majorité tout comme de l'opposition pour désamorcer la situation et prévoir toute éventualité. A cet effet, les rencontres entre le Président de la République Issoufou Mahamadou et l'ancien Président Mamadou Tandja, puis avec le Chef de file de l'opposition Seini Oumarou vont-elles dans le même sens ?
De toute évidence, il est difficile que le Président Issoufou Mahamadou puisse avoir la confiance des deux personnalités, pour la simple raison qu'il était le premier à appeler le peuple nigérien, l'armée et les forces de l'ordre à désobéir au régime de Tandja pendant le processus de la 6ème République. Aujourd'hui, la motion de censure est contre un abus de pouvoir, une violation de la constitution. Et c'est le plus proche, voire l'enfant chouchou de Mamadou Tandja qui est aux arrêts. En plus, après deux semaines à peine, le gouvernement de Issoufou Mahamadou est sorti pour insulter et dénigrer le Chef de file de l'opposition après son contre bilan. Parmi les alliés du MNSD-Nassara, le Président de la CDS-Rahama, Elh. Mahamane Ousmane et le célèbre Avocat Maître Souley Oumarou, à qui le Président Mamadou Tandja ne peut jamais leur dire non, ne peuvent en aucun cas cautionner l'alliance avec le PNDSTarayya.
Surtout vu le bras de fer entre les deux personnalités et le Président de la République Mahamadou Issoufou. Enfin, le MNSD-Nassara peut-il s'allier avec un parti au pouvoir dont le Chef de file de l'opposition a brossé le tableau sombre du régime en l'accusant de tous les péchés d'Israël ? Peut-il accepter aussi de renoncer à la reconquête du pouvoir pour soutenir Issoufou Mahamadou ? Cela est difficile en toute objectivité ! Cette motion de censure, peut être une issue de sortie de l'impasse, où le Président de la République s'est trouvé incapable de remanier le gouvernement constitué d'incapables, d'arrogants, d'insolents et revanchards.
Si cela se réalise et que le Président de la République accepte cette cohabitation comme un simple jeu démocratique dans le respect des lois et règlements du pays, le Niger retrouvera une stabilité institutionnelle, politique et économique où tous les partis politiques participeront à la gestion de la chose publique. Mais, s'il se laisse tromper par son égo et ses proches collaborateurs qui aujourd'hui le grugent eux qui ne voient que leurs intérêts égoïstes et mesquins, la grosse erreur de dissoudre l'Assemblée Nationale, la recherche d'une éventuelle nouvelle majorité, après les élections législatives anticipées, il est fort possible qu'une forte majorité vienne le mettre en accusation pour violations de la constitution dont l'Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN) lui a de tout temps reproché, avec dans leur tiroir les différents arrêts du Conseil Constitutionnel de la Transition.
C'est ainsi que l'opposition politique nigérienne pense qu'Il est temps de changer de boussole, car à l'analyse de ses orientations, celle du Président de la République Issoufou Mahamadou semble perdre le Nord, d'où cette menace permanente sur le porteur et le pays. Il est temps de gouverner autrement et c'est possible. Voilà, l'une des conséquences pour un régime qui fait toujours fi des revendications justes et légitimes de son peuple, car comme le dit un adage : " qui sème le vent récoltera la tempête ".